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Parution : «Apocalypse», le livre de la révélation

Parution : «Apocalypse», le livre de la révélation

L’écrivain et penseur Abdelhak Najib publie un nouvel ouvrage de philosophie, intitulé « Apocalypse» aux Éditions Sirius. Un livre en phase avec l’actualité du monde qui traverse l’une des pires époques de l’histoire de l’humanité, avec une perte quasi-totale de toutes les valeurs, versant dans le crime, l’injustice, la guerre, le génocide et l’esclavage humain par lesdites nouvelles technologies. Un ouvrage qui fait le solde de tout compte d’une humanité en déshérence. Prémonitoire. 

Dans une large mesure, l’œuvre philosophique de Abdelhak Najib s’écrit comme un roman avec de nombreux volets, qui se suivent et s’insèrent les uns dans les autres, pour former un tout qui se lit d’un bout à l’autre, comme un récit philosophique sur l’Homme, sur l’humanité et sur les grandes préoccupations du penseur, à savoir : les valeurs, la résistance de la pensée libre, la résilience dans un monde en sérigraphie, la lutte contre la médiocratie qui a envahi le monde et l’engagement sans failles pour une pensée de la liberté qui élève l’humain dans un univers décadent. C’est ce que nous avons lu et noté dans «Inhumains», «Le forgeron des eaux», «La vérité est une zone grise», «Le vol d’Icare», «Black Out », «La quadrature du cercle», «La voix de la terre», «Variations aléatoires», «Fractales», «Le point de bascule», «Le fil d’Ariane», «Psychanalyse de l’improbable». Ou encore dans des œuvres comme «Le testament de Dionysos », «Le rocher de Sisyphe», «La structure du vide» et l’excellent «Nietzsche, l’éternel retour», sujet de la thèse de doctorat en philosophie de l’auteur, qui connaît si bien ses références philosophiques étant un étudiant assidu, très appliqué et sérieux dans ses recherches d’«intellectuel», bien que Abdelhak Najib n’aime pas ce vocable, galvaudé et vide de tout sens aujourd’hui.  

Dans «Apocalypse», il y a comme un écho de «La dignité du présent», qui sonne ici comme le début du basculement d’une autre dimension de la réflexion sur le monde et l’Homme actuel. Le philosophe se garde de revenir sur les thèmes développés dans «La dignité du présent». Il pose de nouvelles thèses et de nouveaux horizons à la pensée de demain, qui devra se pencher sérieusement sur la post-humanité dite moderne pour en cerner tous les travers, les dérives, les glissements et les dérapages qui ont causé sa chute, avant de poser les jalons d’un nouveau regard sur un nouveau monde qui naît des ruines d’une humanité qui a perdu tous ses repères. 

Abdelhak Najib nous dit ceci de très juste : «Le monde tel qu’on l’a connu au XXème siècle et au début du XXIème est bel et bien fini. Ce monde a périclité face à de nombreux facteurs qu’il a générés, mais dont il a perdu totalement le contrôle : la technologie, l’intelligence dite artificielle, la digitalisation des rapports humains, l’invasion du numérique, le dépassement des points de bascule dans la gestion des ressources de vie de la Terre, l’implantation de nouvelles valeurs telles que le diktat de la médiocratie, l’oblitération de la pensée libre, l’embrigadement des masses par le trivial et le futile, l’imposition des gadgets au cœur de toutes les sociétés humaines pour les distraire, les divertir, les amuser et les contrôler, le tout couplé à la guerre qui caractérise de plus en plus d’espace dans plusieurs régions dans le monde, la famine, la soif, l’exil, le refuge, avec la pauvreté galopante et la précarité à tous les niveaux. Et ce, sans garde-fous, sans morale élévatrice, sans repères éthiques qui rappelle à l’Homme qu’il est le point nodale de toute cette équation qui se joue sans lui aujourd’hui, dans un univers de plus en plus envahi par la robotique et la cybernétique, un monde où les humains sont devenus de simples produits livrés en sérigraphie sans reliefs ni différence aucune». 

Le propos du penseur se passe de commentaire. Et c’est cela qui caractérise la philosophie de Abdelhak Najib. Une pensée sans concessions et sans compromis. Une pensée qui va à l’essentiel, sans détours et sans subterfuges. Une philosophie à coups de marteau pour secouer l’Homme qui s’est endormi, bradant son humanité pour quelques jouets dits technologiques. L’Homme qui ne pense plus. L’Homme qui n’est plus capable de réfléchir, de produire du sens, d’agir et de réagir dans un monde de plus en plus hostile qui l’écrase et le broie. Face à ce désastre de l’humanité, Abdelhak Najib ne fait pas que dresser le tableau et en faire une analyse limpide. L’auteur va plus loin et propose une riposte, une manière de résister pour faire face : «Ce qui tient encore lieu d’une humanité en fin de cycle doit agir comme une poche de résistance qui produit une pensée du faire face, par la liberté, par le combat d’idées, par l’affrontement des idéologies assassines de ce siècle décadent. Ceux qui ont réussi à rester irréductibles ont la responsabilité de bâtir une autre société qui rend à l’Homme ses valeurs intrinsèques, qui sont sa dignité d’humain, son sens de l’éthique, sa pensée noble et élévatrice, sa capacité de produire la beauté, de la sublimer et d’en faire un socle mobile pour combattre la laideur d’un monde en déliquescence. L’Homme nouveau doit porter le glaive contre la pensée unique, contre l’opinion qui nivelle par le bas, contre les commerçants du médiocre, contre les chalands de la bêtise et les négociants en décadence. L’Homme nouveau dit non et se tient face à la mitraille, face aux canons, fort de sa libre pensée, tel un anarchiste dans un monde de conformistes, qui ont abdiqué». 

Il est clair comme le précise le philosophe que ces irréductibles sont une poignée, mais ils sont capables de miracles. C’est cela l’optimisme de Abdelhak Najib qui nous dit : «Je suis pessimiste par optimisme. Je veux que les choses deviennent mieux. C’est pour cela que je les mets à nu». En effet, le penseur a cette faculté de mettre la vérité à poil. Il peut regarder le désastre en face et lui opposer une terrible résistance, celle de la pensée qui ne recule devant rien et ne se laisse distraire par rien. Parce que, comme le souligne l'auteur : «Nous vivons une époque où seule la vérité fait peur». Et c’est cette peur qu’il faut à tout prix combattre, quitte à en mourir.

 

 

Par Mohamed Hattab

Chercheur en littérature 

 

 

 

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