Le rappeur Dada, Anouar El Bouhli dans le civil, lâche le - presque - nerveux «B2 (traduction littérale : tous deux)»; de quoi imaginer un beau retour de flamme.
Par R. K. H.
© Chakib Zine
Il faut dire que Dada a encore frappé. Après un retour de flamme avec Moral le 1er mai 2021, puis, deux mois plus tard, aux côtés des Aykonz, le rappeur amazigh mène un flow sous haute tension au rythme de son nouveau single tapageur, B2*.
Le morceau part en roue arrière sur une instru tonitruante et irrésistible à la sauce West Coast (tricoté de la main de Yan, un beatmaker de sa ville qui l’accompagne depuis son deuxième single), qui a largement de quoi s’attribuer l’étiquette de «joli son».
Dans le clip réalisé par Yassine Bnitri, Dada rejoint une kyrielle d’amis prêts à faire les quatre cent coups et à revendiquer, (très) haut et (très) fort, tout ce qui les représente, chaque larme, chaque moment de rire, chaque souvenir… leurs plaisirs et déplaisirs, voire leurs illusions. Une manière d’envisager la vie frontalement, sans œillères.
Flirtant encore avec la voûte underground, il continue ainsi de nous narguer avec ce nouveau single. Et si 33/34 nous revient souvent, c’est pour faire un clin d’œil au chiffre des plaques d’immatriculation de la région du Souss.
Celui que l’on revendique «porte drapeau du Hip Hop gadiri», fait tomber le quatrième mur pour chuchoter la réalité de la société marocaine. Pas de doute, Dada poursuit sa mue loin du capharnaüm d’une chambre d’ado, mais plutôt dans une véritable chambre à soi.
Toujours prêt à en découdre, B2 est un titre bien taillé pour les enceintes. Voilà de quoi patienter sagement (ou pas) avant l’arrivée d’un autre titre, ou d’un EP, et pourquoi pas d’un album. On trépigne déjà, car on sait que ça va barder. Ça va secouer !
*Depuis sa mise en ligne, vendredi 25 février, le clip a cumulé quelque 335.902 vues.