◆ En 20 ans passés aux USA, l’acteur marocain qui vit à Los Angeles s’est fait un nom dans la très difficile industrie cinématographique à Hollywood. Depuis son rôle dans NCIS, Jamal Antar s’impose comme une valeur sûre, avec beaucoup de simplicité, en gérant une carrière remarquable. Portrait éclaté.
Par A. Najib
44 ans au compteur. Le regard franc de ceux qui affichent leur âme dans leurs yeux. Une esquisse de sourire constamment rivée aux lèvres. La carrure d’un athlète.
Une grande assurance doublée d’une profonde humilité. Un homme simple, qui fait son boulot, qui ne se prend pas la tête avec toutes ces histoires de célébrités et qui privilégie la vie de famille, l’amour des siens, toutes ces petites choses «qui sont les plus importantes et les plus durables. Je suis aussi un homme à l’ancienne. Les principes de famille sont sacrés pour moi. Les valeurs fondamentales comme l’amour et l’engagement sont tout aussi cruciales pour moi. Sans cela, on navigue à vue, dans un monde, parfois fou, qui peut nous faire oublier très vite l’essentiel», coupe court, l’acteur marocain.
De Toulouse à Los Angeles, le chemin n’a jamais été facile. Loin de là. Fils de parents marocains immigrés en France, né et ayant grandi dans le quartier de la Faourette, il a dû batailler, comme tant d’autres, pour arracher ses premiers rôles.
Gueule à l’italienne, dégaine du mauvais gars qui peut en allonger une pour un rien, la démarche nonchalante de celui qui prend le temps d’aller à sa destination : c’est aussi pour cela qu’il a été choisi pour des rôles de maffieux, de mec infréquentable qui peut vous pourrir la vie.
De la série à grand succès «NCIS», à «LA’s Finest» en passant par d’autres rôles dans «Seal Team», «68 whiskey», «The politician» ou encore «The Mondalorian»…
Les rôles se sont enchaînés avec toujours la même exigence de rigueur et de profondeur. «Jouer un rôle pour une série télé ou pour un film d’une Major pour le cinéma, c’est pour moi la même démarche. Il faut que cela me prenne aux tripes. Il faut que je sois touché pour intégrer mon caractère et lui donner corps. Il ne s’agit pas uniquement d’incarner un maffieux ou un agent secret, mais de donner à voir un personnage crédible, qui a du corps, qui soit dense et surtout vrai. L’acting pour moi est une manière de sublimer dans le bon ou le mauvais, en allant plus loin que soi, en allant plus profond en soi», explique Jamal Antar.
L’acteur, fier de sa marocanité, toujours prompt à parler de son pays et en faire la promotion aux USA, fait constamment la couverture des magazines spécialisés. On le voit prendre la pose, habillé comme un Latin Lover, avec tellement d’aisance, fixant l’objectif, jouant avec les caméras, tel un caméléon.
On le voit aussi arborer ses fourrures à l’Américaine, faisant un pied de nez aux standards de la Fashion, jouant avec les codes, toujours avec la même bonhomie.
«Je ne me prends jamais au sérieux. Je suis un homme sérieux dans mon travail et mes engagements, mais se prendre au sérieux nous fait faire des erreurs. Cela peut nous jouer des tours. Ce n’est pas dans ma nature. Mais avoir de la rigueur, bosser sérieusement, aller au bout des choses, assumer, ne jamais faire les choses à moitié, ce sont pour moi des règles d’or. Et je fais tout pour m’y tenir. Mais, comme tout un chacun, des fois on y arrive, des fois, non».
C’est cette franchise, cette capacité de dire les choses, de ne pas trop en garder sous le capot qui font de Jamal Antar, un acteur respecté de ses pairs, très apprécié pour son caractère jovial, très amical, toujours le mot gentil pour faire avancer les choses. Pour lui, le cinéma est un art majeur qui nous révèle à qui nous sommes.
C’est dans cette optique qu’il choisit ses rôles, n’accepte pas n’importe quelle offre et se tient aux choses qui ont un sens dans sa vie et dans sa philosophie de la vie. «Jouer pour jouer n’a jamais été le but. Il ne le sera jamais. Je ne dis pas que je croule non plus sous les offres. C’est dur de se faire une place ici. La concurrence est très rude. Mais je tiens à rester qui je suis profondément. Je ne fais pas de concessions au détriment de mes principes et de ma vision du monde», conclut l’acteur, qui rêve de venir tourner, ici, au Maroc, dans son pays, avec une grande production. «Ça se fera quand ça se fera. J’ai le temps. Je ne brûle jamais les étapes. Step by step, et garder la tête froide. Tout finit par arriver ».