Les Éditions Orion viennent de publier, le premier livre de Najat Belghali, intitulé : « Des femmes, des hommes ». Une plongée profonde dans les relations humaines et un regard porté sur le passé pour saisir le futur.  
 
Il est de la littérature comme de la spéléologie. Il faut plonger dans les entrailles pour y voir un peu plus clair. Il faut se risquer à frayer dans les ombres pour trouver un soupçon de lumière. Il faut aussi mettre à nu son cœur pour se réconcilier avec soi, avec les autres, avec le passé… C’est exactement de cela qu’il s’agit dans ce recueil, construit en chapitres qui peuvent se lire comme des nouvelles ayant un fil conducteur, une ligne centrale qui les assemble dans un récit juste, bien écrit, dans une langue simple, mais directe qui va à l’essentiel.

Dans « Des femmes, des hommes », nous suivons, dans des degrés narratifs oscillant entre les époques, les vies de plusieurs personnes, qui avancent sur le cadran du temps, avec ce que cela comporte comme erreurs, comme regrets, comme amertume parfois, comme amour, comme don de soi, comme introspection, comme repli sur sa mémoire pour en dégager quelque vérité pour demain. C’est cette capacité de raconter le non-dit qui frappe dans ce texte signé Najat Belghali. Ce qui nous touche, c’est ce qui demeure en suspens, ce qui n’est pas formulé, ce qui échappe aux mots et qui ne peut être que senti. L’émotion indicible tient ici une place importante, telle cette candeur de dire ce qui ne peut être que suggéré. Il y a dans ces lignes une grande humanité, un désir de partage, un élan de conciliation, comme une main tendue entre hier et demain.

Najat Belghali nous parle de ce qui lie les uns aux autres, de ce qui peut les séparer, de ce qui les rend meilleurs comme ce qui révèle leur part d’ombre. C’est là un texte sincère, écrit à même les tripes, avec beaucoup de cœur et surtout une belle langue. 

Par Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste