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Coronavirus : Récit d’une frénésie

Coronavirus : Récit d’une frénésie

Adoptons les bons gestes…Lisez Camus !

 

Par Reda Houdaïfa

 

Corona par-ci, Corona par-là. Nul besoin d’user ses méninges pour trouver un sujet de conversation. L’annonce des annulations d’évenements, puis de la fermeture des écoles, des universités…ensuite l’extension de ces mesures jusqu'à nouvel ordre, aux cafés, restaurants, salles de cinéma et théâtre – Il nous parle enfin de salles de Théâtre, clubs et salles de sport, hammams… afin de limiter la propagation de ce virus, donnent froid dans le dos ! Le citoyen.ne sentait la marmite bouillir et la température grimper. La soupe lui a été servie !

Les pharmaciens sous tensions
Depuis l’avènement du Coronavirus et le renforcement des mesures d’hygiène et de prévention associées, le monde entier se rue sur les gels hydroalcooliques.  La forte demande a poussé les fournisseurs à rationner ces produits antiseptiques. Il a suffi de quelques jours pour que leur prix grimpe.

Mardi 17 mars 2020, les prix qui ont connu une flambée, ont été fixés et publiés au Bulletin officiel. Les pharmaciens estiment toutefois que le plafonnement des prix est bien en-deçà de la réalité. La matière première pour en fabriquer est loin d’être prospère. Ce qui est à craindre aussi pour le stock des masques.

Face au manque d’approvisionnement en masques sanitaires et gels hydroalcooliques et à l’accroissement de la demande, les professionnels tirent la sonnette d'alarme.

Méfiez-vous des Fake News
A mesure que je tends l’oreille aux humeurs et rumeurs ambiantes, s’impose en mon esprit la certitude que la bêtise n’est plus ce qu’elle était.

Elle frappait par son énormité, aujourd’hui elle s’est habillée de respectabilité, telles ces cuistres qui prétendent tout savoir sur tout et sur rien, ces huluberlus qui ont réponse à tout…les rumeurs circulant depuis le 13 mars via les réseaux sociaux sur la propagation de la maladie du coronavirus au Maroc.

Le ministère de l’Intérieur a affirmé, à cet égard, que ces informations se veulent dénuées de tout fondement et n’ont aucun rapport avec la réalité. Le citoyen est appelé à se tenir aux mesures préventives préconisées par le ministère de la Santé, via ses canaux officiels et les médias.

La bêtise n’en est pas moins intelligente, discrète, subtile…susceptible de provoquer le feu ou de précipiter le pays dans l’enfer de l’idiotie.

Sans café
On ne fera jamais assez l’éloge des cafés, et leur importance dans la vie des Marocains. Ils se sont trouvés tourneboulés en leur ôtant leur café, le spectacle de la vie, le contact avec le reste du monde, dont ils matent les gestes, cueillent les bruits, les vibrations et les palpitations… ce plaisir assouvi à bas prix.

Déferlement irritant
Le citoyen a le moral dans les chaussettes, cela est si vrai qu’il a pris d’assaut les supermarchés. Depuis quelques jours, il se presse dans la superette près de chez lui pour pouvoir vivre sereinement en cas de confinement.

Or, le ministère rappelle qu’il veillera à garantir l'approvisionnement continu et régulier des marchés nationaux en produits de base en quantités suffisantes dans les différents points de vente, et à ce que les circuits de distribution ne soient pas affectés.

Notre seul recours : Majesté
Le roi Mohammed VI a donné ses instructions pour procéder à la création immédiate d’un fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie de coronavirus. Doté de 10 milliards de dirhams, ce fonds sera réservé d’une part à la prise en charge des dépenses de mise à niveau du dispositif médical, en termes d’infrastructures adaptées et de moyens supplémentaires à acquérir dans l’urgence. Et de l’autre, au soutien de l’économie nationale, notamment en termes d’accompagnement des secteurs vulnérables aux chocs induits par la crise du coronavirus, ainsi qu’en matière de préservation des emplois et d’atténuation des répercussions sociales de cette crise. Plusieurs entreprises et institutions, publiques ou privées, ont sponténement répondu à l’appel du Souverain, en annoncant le versement de dons au Fonds. Et la liste des contributeurs ne cesse de s’élargir. Il est temps de se montrer humain.

La sentence est prononcée
La consigne est de rester à domicile. Ceci dit, les déplacements dans les places publics seront conditionnés par la nécessité absolue de faire des courses, se soigner ou rejoindre son travail. Ecoutons la radio, allumons la télé, connectons-nous sur le réseau social : la situation est inédite, ahurissante.

Les rues se vident de plus en plus. Quelques passants encore, mais qui hâtent le pas. Tandis que nombre de nos compatriotes ont pensé à rentrer chez eux, une partie – sans doute de mauvaise foi- n’ont pas encore saisi la situation.

Nouveau mode d’emploi
Des enfants aux plus âgés.es, en passant par les adolescents.es, toutes et tous, nous sommes amenés .es à rester dans nos domiciles. C’est le cas aussi pour les salariés qui se mettent au télétravail.

Première curiosité frappante, qu’en est-il du personnel maintenu otage dans les établissements publics et privés, à l’heure où les écoles sont fermées et tout se passe via internet.

Secundo, une évidence s’impose : ceux et celles qui vivent, au jour le jour, de petits métiers vont-ils tenir ? Face à l’inertie, il m’est parvenu de la bouche de personnes indignés qu’aujourd’hui est insupportable, demain sera invivable et après-demain sera pire. Ils se heurtent à un douloureux casse-tête : mesures, confinement, jusqu'à quand ?

Informer, telle est notre devise
Les organes de presse tentent de réconcilier deux injonctions contradictoires, celle de poursuivre leur mission (informer), tout en respectant les consignes sanitaires. Comment font-ils à l’heure des mesures ?

Les chaînes et les radios ont limité le nombre d’invités en plateau. Les journaux ont revu totalement leur organisation : journal resserré, rédaction réorganisée, certains journalistes sont passés.es au travail à distance.

Nous sommes tous exposés.es aux risques de contamination
A chaque jour que Dieu fait, cela nous insupporte fort de devoir nous dispenser de menus bonheurs, apparemment anodins, au fond, inestimables, au point de nous enchaîner à la vie : un sourire affectionné, un visage aimé, un café siroté, un son écouté, un bon article exploré, une petite virée… De ces jouissances ludiques, inutiles, mais essentielles, nous en sommes à jamais épris, à telle enseigne que pour y goûter encore et encore nous sommes amenés.es à limiter nos déplacements et à se conformer à l'isolement sanitaire dans nos demeures, comme mesure préventive nécessaire pour circonscrire la propagation du Coronavirus.

Aujourd’hui plus que jamais, le civisme, la responsabilité s’imposent. Nous nous devons d’être conscients de la situation. Nous sommes, comme le reste du monde, en guerre contre ce virus. Ensemble, en faisant montre de bon sens, nous arriverons à le vaincre. Nous devons adhérer et contribuer fortement avec un sens de responsabilité et de patriotisme et d'interagir positivement avec l'ensemble des orientations et mesures prises pour gérer cette situation exceptionnelle. Adoptons les bons gestes…Lisez Camus !

 

 

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