• 20% d’augmentation sur les boissons alcoolisées.
• TIC en hausse de 140% depuis 2012.
• Ire des professionnels.
Dans un pays musulman où officiellement l’alcool est interdit, il est difficile d’expliquer les centaines de millions de litres vendus chaque année. Cette année encore moins. Car, si par le passé les touristes étrangers faisaient office de trompe-l’œil, cette année blanche au niveau touristique permet de moins se voiler la face.
En augmentant la taxe intérieure de consommation (TIC) sur les boissons alcoolisées, le gouvernement touche à la consommation, nécessaire pourtant à la relance économique. Après avoir taxé à la hausse les boissons à base d’alcool l’année dernière, il revient donc à la charge cette année.
Ainsi, après être passée de 900 dirhams à 1.000 DH par hectolitre (hl) de bière et de 700 à 800 DH par hl de vins en 2019, la TIC passerait cette année à 1.200 DH par hl de bière et à 900 DH par hl de vins.
En 2019, l’Etat a enregistré la somme de 29,549 Mds de DH au titre de cette taxe. Cette année, ce sont au total 4 augmentations allant de 6,67% à 20%. L’alcool pur se voit haussé de 6,67%, les vins de 12,5%, la bière sans alcool 9,09% et 20% pour la bière.
Consommateurs et professionnels tirent la tronche
Cette augmentation n’est pas de bon augure, ni pour les consommateurs, pour qui l’alcool coûtera plus cher, ni pour les professionnels qui craignent que cette augmentation dissuade leur clientèle, déjà frileuse par temps de Covid-19, et/ou les incite à se tourner vers des produits issus de la contrebande.
Même constat chez les distributeurs qui redoutent qu’une telle augmentation n’entraîne une hausse importante du prix de vente (estimée entre + 10 et + 15%), entraînant une chute de 5 à 10% de la consommation.
A noter que la TIC sur les boissons alcoolisées a plus que doublé depuis sa création en 2012. Elle était de 500 DH par hl pour les bières, contre 1.200 DH par hl aujourd’hui, soit 140% de hausse en 8 ans.
Religion, santé, mœurs, autant de facteurs avancés qui font du secteur des boissons alcoolisées le souffre-douleur préféré du gouvernement pour renflouer ses caisses.