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Secteur financier : des risques systémiques modérés

Secteur financier : des risques systémiques modérés

 

Banques, assurances, retraites, bourse, etc… : comme chaque 6 mois, le comité de surveillance des risques systémiques fait le point sur les risques systémiques qui pèsent sur la stabilité financière.

 

 

 

Le Comité de Coordination et de Surveillance des Risques Systémiques, chargé de par la loi d’évaluer les risques systémiques pour le secteur financier, a tenu le 23 juin, sa cinquième réunion au siège de Bank Al-Maghrib (BAM) à Rabat.

Institué par la loi n°103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés, ce Comité, qui se réunit tous les 6 mois, est présidé par le Wali de Bank Al-Maghrib et regroupe les représentants de BAM, de l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS) et de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) ainsi que de la Direction du Trésor et des Finances Extérieures (DTFE) relevant du Ministère de l’Economie et des finances.

Il est chargé de la surveillance macroprudentielle du secteur financier. Il évalue ainsi les risques systémiques pour ce secteur et examine les mesures pour en atténuer les effets en vue de préserver la stabilité financière.

Globalement, et au vu des conclusions du CCSSR, les risques qui pèsent sur le secteur financier domestique peuvent être qualifiés de «modérés». Le CCSSR a mis en exergue certaines zones de vulnérabilité, qui sans être alarmantes, peuvent néanmoins s’avérer problématiques pour la santé du secteur financier si rien n’est fait pour les atténuer.

 

Il s’agit en premier lieu des délais de paiement des créances inter-entreprises qui se sont encore allongés : les entreprises, notamment celles de petites tailles, continuent de se financer par le poste client. Sur la base d’une étude réalisée par Bank Al-Maghrib, portant sur un échantillon de près de 14.000 entreprises non financières privées et publiques, les délais de paiement des créances inter-entreprises se sont de nouveau allongés, en particulier, pour les TPME et pour certains secteurs d’activité. Le CCSSR pense néanmoins que mise en œuvre rapide de la réforme du cadre législatif et réglementaire relatif aux délais de paiement, finalisée au deuxième semestre 2016, devrait contribuer à l’atténuation de cette situation.

 

Les impayés bancaires continuent de progresser, note par ailleurs le CCSSR. Les bilans bancaires ont été affectés par les effets de la conjoncture économique nationale. Les banques ont ainsi connu une baisse de leurs marges d’intérêt, conjuguée à une nouvelle hausse du risque de crédit sur leurs opérations réalisées au Maroc. Le crédit bancaire aux entreprises non financières a renoué avec la croissance après une contraction constatée en 2015. Le taux des créances en souffrance a, toutefois, enregistré une nouvelle hausse liée à certains secteurs en difficulté. Les activités bancaires opérées à l’étranger ont, pour leur part, enregistré de bonnes performances. Au global, les banques continuent de disposer d’un bon niveau de capitalisation. Le cadre prudentiel est, par ailleurs, en cours de renforcement à l’effet de consolider la résilience du secteur. Notons par ailleurs, que contrairement au dernier rapport du CCSSR datant de décembre 2016, le risque de taux n’est pas mentionné.

 

Du côté du secteur des assurances, l’entrée en vigueur programmée de la Solvabilité basé sur les risques (SBR) aura un impact certain sur la marge de solvabilité des compagnies. Aujourd’hui, cette marge de solvabilité, en couverture du risque de souscription, reste largement supérieure au minimum réglementaire. Mais avec le passage futur vers le régime de la SBR, les excédents de marge devraient probablement se réduire de manière significative, souligne le CCSSR.

Au niveau du marché boursier, la faible liquidité demeure plus que jamais la principale vulnérabilité.  Cette liquidité s’inscrit tout de même dans une tendance haussière, précise le CCSSR. Elle reste, toutefois, insuffisante en raison essentiellement de la faiblesse du flottant. La volatilité demeure modérée et enregistre une baisse durant les quatre premiers mois de 2017 après deux années de hausses successives. La valorisation de la Bourse de Casablanca ressort à un niveau élevé, tirée par des investisseurs à la recherche de rentabilité dans un contexte de baisse des taux d’intérêts.

 

Sur le plan du marché de la dette privée, en dépit des difficultés rencontrées par quelques émetteurs, le risque de crédit reste globalement modéré. Le marché a vu l’émission d’obligations subordonnées perpétuelles d’un nouveau type (contingent convertible bonds) présentant un profil de risque différent des émissions habituelles, mais dont le volume global demeure limité.

 

Un mot enfin sur la réforme paramétrique du régime des pensions civiles. Selon le CCSSR, cette réforme a permis une amélioration de sa situation financière en équilibrant la tarification de ce régime pour les droits futurs de ses affiliés sans, toutefois, résorber ses engagements importants au titre des droits passés.

 

 

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