Le Comité mixte de la vaccination et de l'immunisation au Royaume-Uni (JCVI) a recommandé, mercredi, d'éviter les injections du vaccin anti-Covid-19 d'AstraZeneca pour les moins de 30 ans, en attendant les résultats d’une enquête de l'Agence britannique des médicaments (MHRA) sur son lien potentiel avec des effets secondaires graves, apparus chez certaines personnes.
"Les adultes âgés de 18 à 29 ans, qui n'ont pas de comorbidité leur faisant encourir un risque plus élevé d'une forme grave de la maladie Covid-19, devraient se voir proposer un autre vaccin Covid-19 plutôt que le vaccin AstraZeneca, quand une telle alternative est disponible", a déclaré Wei Shen Lim, membre du JCVI.
Le comité consultatif d'experts indépendants, qui conseille les services de santé britanniques en matière de vaccination, a par ailleurs souligné qu'il ne recommande pas la suspension de la vaccination dans aucun groupe d'âge.
Le vaccin d'AstraZeneca suscite une vive polémique depuis quelques semaines, après sa suspension par une quinzaine de pays européens par crainte qu'il ne soit derrière la formation de caillots sanguins chez certaines personnes qui l'ont reçu.
La recommandation du JCVI rejoint celle produite dans plusieurs pays européens, qui ont déjà choisi de restreindre l'utilisation du vaccin uniquement aux personnes âgées.
La MHRA a également révélé mercredi avoir constaté à fin mars, 19 décès de personnes ayant reçu ce sérum sur un total de 79 cas de caillots sanguins identifiés au Royaume-Uni.
Ces cas concernent 51 femmes et 28 hommes âgés de 18 à 79 ans, a détaillé la directrice générale de la MHRA, June Raine, assurant que les bénéfices du vaccin demeurent supérieurs à ses risques pour "la grande majorité" de la population.
Soulignant que le risque de coagulation sanguine est "extrêmement rare” concernant le vaccin d'AstraZeneca de l’ordre “d’environ quatre personnes sur un million”, Mme Raine a fait savoir que des travaux sont en cours pour trancher définitivement sur un lien avéré entre ce sérum et les caillots sanguins.
L'Université d'Oxford qui co-développe le vaccin avec AstraZeneca a de son côté annoncé, mardi, la suspension de son essai sur des enfants et adolescents, jusqu'à ce que le régulateur britannique donne son avis final sur ces potentiels effets secondaires.