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PLF 2021 : Les stigmates de la crise seront-ils effacés ?

PLF 2021 : Les stigmates de la crise seront-ils effacés ?

La question qui taraude plusieurs esprits est de savoir si le PLF 2021 sera en mesure de relancer promptement et durablement les différents pans de l’économie nationale, fragilisés par la crise.

 

Par M. Diao

 

La crise liée au coronavirus, qui a mis à genoux bon nombre d’économies, dont celle du Maroc, risque d’impacter l’économie nationale encore pour longtemps. Le pays devrait connaître un taux de croissance en recul de 5,8% du PIB en 2020.

Tout l’enjeu est de savoir si le PLF 2021, placé par l’Exécutif sous le signe du réalisme et dont l’ambition est, entre autres, de rétablir la confiance et l’espoir à travers la couverture sociale pour tous les Marocains, sera en mesure de relancer promptement et durablement les différents pans de l’économie. Rien n’est moins sûr au regard des multiples incertitudes qui entourent l’évolution de la pandémie et l’impact de celle-ci sur différents pays partenaires du Maroc.

Pour rappel, les orientations générales du PLF  2021 s’articulent autour de trois axes. Il s’agit de l’accélération de la mise en œuvre du Plan de relance de l’économie nationale, le lancement de la première phase de la généralisation de la couverture sociale (AMO) et le renforcement des bases de l’exemplarité de l’Etat.

Ce qui passe également par l’optimisation du fonctionnement de celui-ci. Concrètement, le PLF 2021 prévoit un déficit budgétaire de 6,5% du PIB au titre de l’exercice de 2021 (contre 7,5% en 2020) et une croissance de 4,8% pour l’année prochaine. Et ce, en tenant compte des prévisions du Fonds monétaire international pour l’économie mondiale et la zone Euro et sur la base des hypothèses d’une récolte céréalière de 70 millions de quintaux et d'un prix moyen du gaz butane à 350 dollars la tonne.

L’effort d’investissement public global, l’une des principales forces motrices de la croissance au Maroc, devrait atteindre 230 Mds de DH en 2021. Le PLF 2021 traduirait également le dessein de l’Exécutif d’œuvrer au rétablissement des équilibres macroéconomiques.

Ainsi, le gouvernement s’engage à réduire le déficit budgétaire à partir de 2021 dans la perspective de stabiliser le niveau d’endettement, tout en développant des ressources à travers des mécanismes de financement innovants. La gestion active du portefeuille public via la cession des actifs permettrait d’injecter 10 Mds de DH dans le budget de l’Etat.

 

230 Mds de DH pour l'investissement public
L’ effort d'investissement global du secteur public au titre de l'exercice 2021 s'élève à 230 milliards de dirhams. Les programmes d'investissement financés dans le cadre des comptes spéciaux du Trésor (CST) et non couverts par des transferts du Budget général s'élèvent à 21,34 Mds de DH. Ils portent principalement sur le renforcement du réseau routier national, le soutien d'actions relevant des secteurs de l’agriculture, des eaux et forêts, de l'élevage, de l'audiovisuel, de l'habitat, de la justice, de la culture, des sports, de l'aide aux jeunes promoteurs et le financement de programmes socioéducatifs. Les programmes d'investissement relevant des services d'Etat gérés de manière autonome (SEGMA) se chiffrent, quant à eux, à près de 272,43 millions de dirhams (MDH). S'agissant des budgets d'investissement des collectivités territoriales, ils sont consacrés essentiellement à la mise en place des infrastructures destinées à améliorer les conditions de vie des populations.
Les efforts seront concentrés sur l'extension et le renforcement des réseaux de voirie et d'assainissement, les constructions d’infrastructures culturelles, sportives et de loisirs, de marchés et d'édifices publics ainsi que les aménagements de jardins et d'espaces verts. Les dépenses y afférentes s'élèvent globalement à près de 18 Mds de DH. Par ailleurs, les programmes d'investissement des EPP ce chiffre en gros à près de 81,9 Mds de DH. Ces derniers couvrent principalement les secteurs de l'énergie, des télécommunications, de l'habitat, de l'agriculture, de l'électricité, de l’eau potable, des phosphates et leurs dérivés, des autoroutes et des transports aériens, maritimes et ferroviaires. 

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