Khalid Cheddadi, PDG de la CIMR
- La Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR) enregistre une progression de 12,5% de sa réserve de prévoyance en 2017.
- Son portefeuille est estimé à 59,77 Mds de dirhams en valeur de marché.
La CIMR boucle l'année 2017 en enregistrant un excédent d'exploitation totalisant 5,15 milliards de DH (MMDH). Ainsi, le montant total de la réserve de prévoyance est passé de 44 MMDH à 50,29 MMDH, représentant une progression de 12,5%.
Le management a annoncé que «suite au changement statutaire de la CIMR et à sa transformation en société mutuelle de retraite, nous sommes dans l’obligation de constituer une provision mathématique et de nous conformer au plan comptable des caisses de retraites». «Ce changement n'a par ailleurs aucun impact sur le fonds. C'est juste une question de présentation», ajoute-t-il.
Ainsi, l'application de cette nouvelle règle a conduit, entre autres, à la constatation et la comptabilisation d’une provision mathématique de capitalisation pour un montant de 20 MMDH et la constatation d’un résultat déficitaire de 15 MMDH qui a été entièrement prélevé sur la réserve de prévoyance constituée en début d’exercice.
Une progression de 4,4% des actifs cotisants
L’année 2017 a également connu l’adhésion de 843 nouvelles entreprises au profit de 7.248 affiliés. Par ailleurs, le nombre des affiliés à la CIMR a progressé de 4,1%, atteignant un effectif global de 641.358, répartis entre actifs cotisants, au nombre de 348.431, et ayants droit, au nombre de 292.927.
Le nombre d’actifs cotisants, lui, a aussi progressé de 4,4% par rapport à 2016, dépassant largement l’hypothèse retenue pour l’élaboration du bilan actuariel annuel, qui fixe l’évolution minimale annuelle du nombre d’actifs sur le long terme à 0,5% annuellement pour assurer le maintien de l’équilibre du régime.
«Il nous suffit une progression minimale annuelle du nombre d’actifs à 0,5% pour assurer la pérennité du régime», explique Khalid Cheddadi, patron de la CIMR.
De plus, la Caisse compte 6.385 entreprises adhérentes. Le montant total des produits techniques de la CIMR s’élevait à 7,76 MMDH et le total des pensions servies était de 3,99 MMDH.
Pérennité du régime de nouveau confirmée
La projection du fonds de prévoyance réalisée dans le cadre du bilan actuariel répond aux deux critères de pérennité fixés par la charte de pilotage de la CIMR. Le fonds est ainsi constamment positif sur la durée de projection et la courbe de projection est ascendante en fin de période.
Des études ont été réalisées en 2017 pour actualiser les hypothèses prises en compte dans l’élaboration du bilan actuariel. Elles concernent notamment l’âge de départ à la retraite, la hausse du salaire de référence, l’évolution de la valeur du point à la liquidation et l'augmentation des actifs cotisants.
La table de mortalité retenue par la CIMR pour l’élaboration du bilan actuariel 2017 est la table d’expérience CIMR, avec une espérance de vie de 26 années à l’âge de 60 ans et une dérive de mortalité d’un trimestre par an.
«L'espérance de vie augmente, ainsi nos engagements deviennent de plus en plus importants. A la CIMR, nous tenons compte de la dérive de mortalité qui est un paramètre important, contrairement à quelques opérateurs de la place», fait savoir le management.
Le bilan actuariel 2017 montre, comme ceux réalisés annuellement depuis de 2002, que le régime reste pérenne, mais que cette pérennité ne s’armera dans le temps qu’au prix d’une augmentation régulière du nombre des actifs cotisants et d’un rendement adéquat du portefeuille financier.
De même, l’évolution constatée dans l’espérance de vie incite à une grande vigilance dans le suivi du régime et au renforcement de ses réserves. ■
Y.S