Finances News Hebdo : Quels ont été les faits marquants dans la réalisation de ce projet d’envergure (délais, budget, emplois…) ? Les engagements du groupe ont-ils été tenus ?
Ricardo Chocarro : Siemens Gamesa Renewable Energy a investi 100 millions d’euros pour la réalisation de cette usine, dont la construction a démarré au printemps 2016 et s’est achevée en avril 2017. Un projet d’envergure qui constitue une source d’emplois majeure au niveau de la région. A ce jour, nous avons déjà recruté et formé plus de 600 employés. Des ouvriers qualifiés qui ont effectué plus de 300.000 heures de formation professionnelle, en partie au Danemark et en partie à Tanger. Nous pouvons dire qu’aujourd’hui nous avons bel et bien atteint les objectifs fixés en mars 2016.
F.N.H. : Qu’en est-il de ceux de l’Etat (main-d’œuvre, infrastructures, incitations…) ? Ont-ils été honorés ?
R. Ch. : Lorsque nous avons décidé d’investir dans une usine de cette taille au Maroc, nous avons pris en considération plusieurs facteurs. D’abord, le Royaume offre un environnement économique et politique stable et propice aux investissements. Il a par ailleurs investi énormément dans les infrastructures portuaires, routières… C’est le cas du complexe portuaire Tanger Med qui nous permet de gérer et d’exporter nos produits avec une efficacité maximale.
Les institutions de formation et de recrutement ont également joué le rôle qui leur incombe afin de nous procurer une main-d’œuvre qualifiée. Aussi, l’Agence spéciale méditerranéenne à Tanger (TMSA) nous a-t-elle énormément assisté durant tout le processus. Le gouvernement marocain a donc tenu ses engagements en matière d’infrastructures, de formation, d’incitation…
F.N.H. : Quelles sont les retombées de la fusion entre Gamesa et Siemens Wind Power tant sur ce projet que sur les autres projets de Siemens au Maroc ?
R. Ch. : La fusion de Siemens Wind Power et Gamesa a donné naissance à un leader mondial de l’industrie de l’énergie éolienne, avec une présence dans plus de 90 pays et une capacité installée de 80 GW.
Je suis convaincu que grâce à cette union le groupe est aujourd’hui mieux positionné, ce qui lui permet de créer davantage de valeur pour nos clients ainsi que pour relever les défis de l’industrie éolienne.
En conséquence, l'impact de la fusion sur ce projet, ainsi que sur la stratégie de Siemens Gamesa au Maroc est très positif. Ensemble, nous sommes plus forts. D’autant plus que, notre implantation à Tanger, de par sa situation géographique stratégique, nous ouvre la porte sur un marché potentiel, à savoir l’Afrique du nord, le Moyen-Orient mais également l’Europe.
F.N.H. : Quelles sont les nouvelles orientations de développement du groupe au Maroc mais également en Afrique ?
R. Ch. : Nous sommes le premier fournisseur en Afrique avec plus de 15 ans d’expérience et une capacité installée de plus de 2.100 MW dans des pays comme le Maroc, l’Algérie, l’Egypte, l’Afrique du Sud, la Tunisie, la Mauritanie, le Kenya ou encore l’île Maurice.
Nous sommes déterminés à continuer d’être leader sur le marché. L’Afrique est une région très importante pour nous, qui offre de nombreuses opportunités. Nous cherchons à nous y développer davantage en offrant des solutions énergétiques durables. Le lancement de cette première usine de pales d’éoliennes en Afrique et au Moyen- Orient témoigne de l’engagement du Maroc mais également de toute la région d’aller vers un développement durable. D’ailleurs, Siemens Gamesa est fière d’être la première à se lancer dans cette initiative historique.
F.N.H. : Envisagez-vous de revoir le plan d'industrialisation du groupe au Maroc ?
R. Ch. : Nos engagements envers l’Etat et le peuple marocain sont clairs : nous travaillerons avec le gouvernement et les clients pour relever les défis énergétiques du Royaume en adaptant notre technologie et service. ■
Propos recueillis pas L. Boumahrou
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