La ville s’est dotée d’un nouveau plan de relance qui a permis de la redynamiser. Le programme de réalisation des projets avance conformément aux objectifs. Le Maroc propose son expérience aux pays africains dans le domaine des villes nouvelles.
La ville nouvelle de Tamesna a célébré ses dix ans d’existence. L’idée du projet a germé dans le sillage du boom immobilier. Cette cité au sud de Rabat-Salé-Témara est venue pour atténuer la pression urbanistique sur la capitale et ses environs. Pour célébrer cet évènement, Al Omrane, en partenariat avec l’Association Festival de Tamesna, a organisé un colloque international sur les villes nouvelles en Afrique.
En présence des makers de nombreuses villes nouvelles africaines, ce colloque a été une opportunité pour partager l’expérience dans les domaines d’aménagement, d’équipement et d’animation de ces villes. A cette même occasion, Al Omrane a fait le point sur l’état d’avancement du Plan de relance de Tamesna qui a permis à de nombreux équipements structurants d’être opérationnels et de faire de la ville un espace de vie et de détente.
«Grâce à la dynamique créée par le plan de relance de Tamesna, cette nouvelle ville a vu son attractivité renforcée et offre actuellement aux citoyens un cadre de vie meilleur et aux investisseurs de nouvelles opportunités. A cet égard, d’importants équipements structurants socioéconomiques et culturels ont vu le jour», souligne Nabil Benabdallah, ministre de l’Habitat et de la Politique de la ville.
Le ministre n’a pas manqué de relever les contraintes qui ont impacté l’évolution des villes nouvelles qui «nécessitent plus de temps et d’effort. Elles posent également des problèmes qu’il n’est pas aisé de franchir ainsi que des défis».
En effet, Tamesna vient de renforcer la trame des villes et localités de la métropole de Rabat-Salé-Témara. Depuis son lancement, la ville connaît un attrait important qui a été soutenu par les différentes voies d’accès et la nouvelle rocade. En renforçant l’armature urbaine nationale, en facilitant la déconcentration des activités, elle impulse une dynamique de développement à de nombreux territoires.
L’expérience acquise par le Maroc dans ce domaine peut servir d’exemple à d’autres pays notamment africains. «Nous sommes appelés à continuer d’assurer les bases de notre processus de développement. Nous sommes également appelés à partager cette expérience dans le cadre de relations gagnant-gagnant. Le Maroc n’est pas en Afrique pour donner des leçons. Mais il le fera de manière à ce que le continent puisse entrer dans une ère nouvelle de coopération Sud-Sud. Le Royaume a lancé des projets structurants dans plusieurs pays africains : le Sud Soudan et la ville de Bangui en République centraficaine», précise Benabdallah.
Pour rappel, des opérateurs privés ont participé à la réalisation de grands projets immobiliers ou urbains dans d’autres pays africains comme le Gabon, la Côte d’Ivoire, la Guinée ou le Sénégal. Le groupe Al Omrane, qui a acquis une grande expérience en matière de conception et de réalisation des villes nouvelles, est disposé à accompagner les opérateurs africains. Pour ces nouvelles cités, l’approche de développement est différente des villes ordinaires.
«La priorité est donnée à la mise en place des infrastrutures de base. C’est ainsi que plusieurs chantiers ont été lancés, notamment l’hôpital local, les centres de santé, les maisons de jeunes, les centres sociaux, les marchés, les espaces de loisirs. L’interconnectivité de la ville n’est pas en reste. Le réseau des routes se renforce autour de Tamesna pour en faire une ville facilement accessible. La zone industruelle accueille ses premières activités. Une unité est déjà opérationnelle et les autres chantiers sont très avancés», affirme Badr Kanouni, président du Directoire du Groupe Al Omrane. Depuis le lancement du plan de relance en 2013, tous les projets programmés sont entamés, impliquant une dizaine de départements ministériels. Le budget alloué est de plus de 500 MDH. ■
Par C. Jaidani
Tamesna en chiffres
D’une capacité de 250.000 habitants, Tamesna abrite actuellement 38.000 résidents. Sa superfice s’étale sur 425 ha, dont 147 pour les voies d’aménagement, 30 pour la zone d’activité et 116 pour le boisement et les espaces verts. En matière de logement, le programme prévoit la création de 50.000 unités, dont 8.300 à faible coût (entre 120.000 et 140.000 DH/unité), 9.800 économiques et 1.500 villas économiques et logements moyen et haut standing. 22.588 ont été réalisés.
La ville nécessite un investissement global de 22,75 milliards de DH, dont 1,75 Md de DH pour l’aménagement et 21 Mds de DH pour le développement. Le Groupe Al Omrane, aménageur et développeur de la ville, travaille en partenariat avec 46 promoteurs, dont 15 coopératives.