Francis Malige, Directeur général des institutions financières au sein de la BERD.
La BERD renforce sa présence au Maroc avec l’ouverture d’un quatrième bureau à Agadir.
Cette ouverture s’inscrit dans la stratégie de l’institution qui aspire à renforcer son soutien aux différentes régions du Royaume, à travers le financement de l’économie verte.
Propos recueillis par : Badr Chaou
Finances News Hebdo : Que pensez-vous des réformes prises par le Maroc en termes d’inclusion et de soutien à l’économie ?
Francis Malige : Les mesures entreprises en termes de développement durable par le Maroc comme dans d’autres pays de la région, font partie des chantiers prioritaires de notre institution de manière globale. Pour vous donner une meilleure appréhension de notre intérêt, en termes de chiffres, l’année dernière nous avons investi un peu plus de 10 milliards d’euros dans l’ensemble des pays d’opérations de la BERD et 46% de ces investissements étaient destinés à la «Green économie transition». Ainsi, une grande partie de nos financements va vers les projets de développement durable.
L’inclusion des acteurs économiques est aussi une priorité pour nous. Je n’ai pas les chiffres exacts mais je peux vous assurer que dans le Royaume du Maroc, nous avons octroyé plusieurs lignes de financement destinées aux femmes entrepreneurs, et aux PME et PMI en général.
Nous avons octroyé aussi des lignes de crédit d’efficacité énergétique pour les entreprises marocaines, avec comme optique de mieux les intégrer dans la chaîne de valeur «green».
F.N.H. : Le projet de la régionalisation avancée a été relancé suite aux 1ères assises tenues dernièrement. Comptez-vous appuyer le besoin en financement de ce projet d’envergure national, surtout qu’il a été relevé lors des mêmes assises de recourir aux capitaux privés ?
F. M. : La BERD travaille principalement avec le secteur privé pour l’octroi de financements, mais nous sommes aussi beaucoup présents sur le terrain afin de suivre de manière plus précise l’avancement des différents projets, et faire également de la veille économique.
Nous avons aujourd’hui quatre bureaux au Maroc, ce qui est déjà assez bien pour une institution internationale. Nous en avons donc à Casablanca qui est le principal vu que c’est la capitale économique, un autre sur Rabat, Tanger également, et nous venons d’inaugurer tout dernièrement un autre siège de représentation à Agadir.
A travers tous ces bureaux, nous confirmons notre soutien aux PME des différentes régions du Royaume. L’idée est de leur apporter des conseils en structuration, et les aider à trouver des moyens afin de devenir plus compétitives, et faire en sorte d’améliorer leurs accès aux différents marchés et au financement. Il est aujourd’hui nécessaire d’encourager toutes les régions du Maroc, bien sûr à travers des financements qui passent par les établissements bancaires.
Nous pouvons également investir directement dans des acteurs économiques quand nous en avons la possibilité afin de toucher encore plus la PME, et notamment les entreprises industrielles qui sont l’épine dorsale du tissu économique du Royaume. C’est une démarche que nous comptons poursuivre.
F.N.H. : Quels types de financements comptez-vous promouvoir ?
F. M. : Tout dernièrement, une ligne de financement de 20 millions d’euros a été octroyée à Crédit du Maroc, dont 15 millions d’euros accordés directement par la BERD.
C’est un exemple concret de la démarche que nous voulons faire au Maroc. Car donner ces lignes de financement dédiées à l’économie verte et vers les chaînes de valeur de l’économie du Royaume, servira, in fine, à améliorer davantage la création de richesse et de valeurs ajoutées pour le pays.
Nous sommes une institution bien engagée dans l’accompagnement de ce type de projets, que ce soit financièrement ou à travers de l’assistance technique. Ce type d’accord s’inscrit dans notre ligne stratégique et qui demeure mobilisée pour l’énergie verte.
F.N.H. : Quelle sera votre stratégie au Maroc en 2020 ?
F. M.. : Nous allons rester dans la continuité de nos priorités stratégiques, qui se traduisent par davantage d’appui aux projets d’efficacité énergétique.
Nous voudrions également être plus présents dans le secteur financier, car justement, nous comptons réaliser encore plus de transactions sur le marché de capitaux, dont le développement est très important. Nous nous pencherons également sur le secteur des assurances, même si nous n’avons pas de transactions confirmées pour le moment. Nous ferons l’annonce quand les contrats seront officiellement actés.
Le plus important pour nous, c’est de continuer à faire ce que nous faisons de bien, et mettre l’accent davantage sur les PME, l’inclusion, ainsi que la promotion des produits financiers qui vont servir le développement durable.