Cette entrée a été particulièrement riche pour l’équipe de l’Anapec. En effet, en une semaine, plusieurs évènements se sont succédés. Lancement du premier «Espace d’information maroco-allemand pour la migration et l’insertion professionnelle», réunion entre le Groupe PSA et l’Anapec pour mieux satisfaire les besoins du constructeur qui vise à recruter 1.600 profils entre 2017 et 2019, ainsi que la signature de l'accord-cadre de partenariat entre l'Agence et l'Agence universitaire de la francophonie (AUF).
Les équipes de l’Agence travaillent d’arrache-pied pour la mise en œuvre du plan de développement 2016-2020, qui malheureusement attend toujours la signature du contrat Etat-Anapec. Cela n’a pas empêché pour autant l’Agence de démarrer la réalisation de son plan.
Et pour cause, l’enjeu est de taille en tenant compte des défis à relever en matière d’emploi. En effet, le chômage frôle la barre des 10% et les indicateurs macroéconomiques ne préjugent pas d’un retournement de tendance. Consciente de cette réalité, l’Anapec s’est attelée à relancer la machine de l’emploi. Mais pour ce faire, il va falloir non seulement encourager l’investissement national et international, mais également booster l’auto-entrepreneuriat. C’est ce qu’a précisé Anas Doukkali, Directeur général, lors de la cérémonie de signature de l'accord-cadre de partenariat avec l’AUF.
Cet accord vise à mettre en synergie les efforts des deux institutions afin d’appuyer les différentes initiatives relatives au renforcement de l’employabilité des nouveaux diplômés, des dispositifs de formation des formateurs et, surtout, à l’accompagnement des nouveaux diplômés vers l’entrepreneuriat. Car force est de constater que l’inadéquation entre l’offre et la demande continue de constituer un frein majeur à l’emploi.
«Plusieurs diplômés-chômeurs ont beaucoup de difficultés à trouver leur voie sur le plan professionnel. C’est l’une des caractéristiques du Maroc, mais aussi de beaucoup de pays de la francophonie. Il y a un décalage entre les flux de diplômés sortants et les capacités d’absorption du marché du travail. Et c’est un problème croissant dont il faut absolument renverser la tendance», nous a confié Jean-Paul de Gaudemar, Recteur de l'AUF. Un constat partagé par le DG de l’Anapec, qui n’a pas manqué de rappeler la nécessité de renforcer la coopération avec tous les maillons de la chaîne pour mieux identifier les besoins et adapter la formation. Une adaptation qui permettra certainement aux milliers de diplômés-chômeurs d’entrer dans le monde du travail. «Aujourd’hui, nous sommes dans une situation paradoxale où la jeunesse la plus instruite, la plus cultivée, celle qui a fait des études supérieures se trouve d’une certaine manière la plus en faiblesse par rapport à son avenir professionnel», a souligné Jean-Paul de Gaudemar.
Une initiative saluée
C’est la raison pour laquelle l’Anapec, à travers ses programmes de soutien et d’accompagnement, veille à encourager l’entrepreneuriat qui constitue, selon Anas Doukkali, l’une des locomotives de la croissance. Mais la question qui s’impose est de savoir si ce créneau séduit les jeunes universitaires ?
Disposent-ils réellement de moyens pour mener jusqu’au bout leurs projets ?
C’est dans ce sillage que le programme Saleem a été initié par l’AUF et financé par l’Union européenne pour un budget de 800.000 euros (400.000 euros pour le Maroc). Un programme qui vise la structuration et l’accompagnement de l’entrepreneuriat au Maghreb et plus précisément au Maroc et en Tunisie.
«Ce partenariat consiste à travailler ensemble, dans un premier temps, sur deux projets. Le premier concerne le développement d’outils numériques destinés à conforter les outils que nous mettrons entre les mains des demandeurs d’emploi, particulièrement les étudiants diplômés ou ceux en cours de formation de façon à les aider à préparer une insertion professionnelle. Quant au deuxième volet, il s’agit de prendre des initiatives à caractère exemplaire qui permettent de renouveler les démarches», nous explique le Recteur de l’AUF.
L’idée est de mettre en place au sein des systèmes d’enseignement supérieur de ces deux pays un statut officiel pour les étudiants-entrepreneurs, qui permet aux étudiants d’intégrer leur projet de création d’entreprise dans leur parcours universitaire.
«Nous allons lancer ce programme, à titre expérimental, au niveau de l’Université Mohammed V à Rabat et HEM à Casablanca (qui se sont portés volontaires) pour tester ce type de dispositif, qui consiste à créer le statut d’étudiant-entrepreneur», conclut Jean-Paul de Gaudemar. ■
L.B