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Agriculture durable : Une équation à plusieurs inconnues

Agriculture durable : Une équation à plusieurs inconnues

 

La résilience du secteur passe par une utilisation rationnelle de l’eau, des produits phytosanitaires et une économie de l’énergie.

 

Par : Charaf Jaidani

 

Depuis son lancement, le Plan Maroc Vert a fait de l’agriculture durable l’un de ses éléments fondamentaux. L’objectif est d’assurer une utilisation rationnelle des ressources hydriques, des produis phytosanitaires et aussi déployer massivement les énergies renouvelables.

Au niveau du premier axe, il faut noter que l’agriculture consomme plus de 80% des ressources hydriques nationales. Afin d’atténuer cette surconsommation des ressources hydriques, il était nécessaire de développer des techniques économes en eau et des équipements permettant de bien maîtriser cette denrée rare. Pour cela, le Maroc fournit des efforts pour assurer une meilleure valorisation de l’eau pour les besoins de l’agriculture et atténuer les effets de la sécheresse. Les techniques préconisées doivent être économiquement viables pour les exploitations.

Les techniques d’irrigation localisée, appelées communément goutte à goutte, sont les plus préconisées pour le cas du Maroc. Elles présentent plusieurs avantages en termes d’économie d’eau, d’intrants et de forces de travail. La mobilisation des ressources hydriques passe nécessairement par une politique fondée sur la construction des barrages que le Royaume a lancée depuis son indépendance. Cette politique volontariste a permis d’atteindre les effets escomptés pour accompagner le développement de l’urbanisme, de l’industrie et surtout de l’agriculture.

Le Maroc compte actuellement 145 barrages pour une capacité de stockage de 18,67 milliards de m3. 20 nouveaux barrages sont prévus d’ici 2027 et 14 autres sont déjà en cours de construction qui vont augmenter la capacité totale à plus 27 milliards de m3. Les périmètres irrigués se sont développés pour atteindre 1,6 million d’hectares. L’utilisation rationnelle et optimisée des produits phytosanitaires est l’autre bataille que le Maroc veut gagner dans le domaine agricole. Le pays veut augmenter le volume de ce type d’intrants sans qu’il n’y ait d’impact sur l’environnement.

La moyenne d’unités fertilisantes utilisées à l’échelle nationale ne dépasse pas les 50 kg/ha, soit près du tiers de la consommation moyenne d’engrais en Espagne ou en France (140 kg/ha). Cette situation est due, en partie, au manque d’encadrement des exploitants. 

 

Le pompage solaire gagne timidement du terrain
Le secteur agricole consomme 7% de l’énergie nationale, dont une grande partie est déployée pour le pompage de l’eau. Les exploitants utilisent essentiellement le gaz butane subventionné pour irriguer leurs terres, mais le pompage solaire gagne de plus en plus de terrain en raison de la baisse des prix des équipements et du coût de cette énergie disponible dans toutes les régions du Royaume. Plus compétitif, son coût est estimé à 0,44 DH/m3 contre 0,98 DH/m3 pour l’électricité, 1,67 DH/m3 pour le gasoil et 0,76 DH/ m3 pour le butane. Actuellement, 33.000 exploitations sont équipées de cette technique, soit 8,8% des plantations irriguées. Il est prévu de porter ce taux à 40% à l’horizon 2030.

 

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