Le géant des réseaux sociaux a annoncé mardi qu'il allait monter une petite équipe de journalistes professionnels pour sélectionner les principales nouvelles de la journée. Et ce "afin de nous assurer de mettre en avant les bons articles", a-t-il expliqué.
Cette annonce intervient alors que suppressions d'emplois et fermetures de journaux se multiplient dans un secteur des médias en pleine déconfiture, où la plupart des entreprises sont bien en peine de trouver une formule pour survivre à l'ère de l'information gratuite.
Les articles apparaîtront dans un "onglet Actualités", distinct du fil Facebook traditionnel où apparaissent les contenus publiés par les amis de l'utilisateur.
Les journalistes de Facebook sélectionneront les nouvelles sur différents sites d'information, mais ne produiront ni n'éditeront eux-mêmes aucun contenu. Une politique conforme au crédo de la firme californienne qui a toujours refusé de se considérer comme un média et d'endosser les responsabilités éditoriales qui vont avec.
L'onglet "Actualités" sera la première fonctionnalité de Facebook faisant appel à des modérateurs humains depuis que la plateforme a fermé, l'an dernier, sa section "Trending Topics" controversée. Les équipes chargées de la modération de ces "catégories populaires" (disponibles seulement dans certains pays) étaient souvent accusées de partialité et de censure.
Seule la section "Top News" de l'onglet sera animée par des journalistes en chair et en os. Pour l'ensemble des articles de toute la section informations, le choix restera largement déterminé par des algorithmes en fonction des goûts supposés et de l'historique de navigation des utilisateurs.
"Notre objectif avec cet onglet +Actualités+ est de fournir une expérience extrêmement personnalisée et judicieuse", a déclaré à l'AFP Campbell Brown, responsable des partenariats pour les informations chez Facebook.
Facebook et les autres grandes plateformes du web sont accusés par les médias traditionnels de s'enrichir à leur dépens, en profitant de leur coûteux et difficile travail de collecte et de vérification de l'information tout en se taillant la part du lion sur le marché de la publicité en ligne. Le rôle de Facebook dans la propagation de fausses nouvelles est par ailleurs régulièrement décrié.
Pour se défendre, la firme de Mark Zuckerberg a annoncé en janvier un investissement de 300 millions de dollars sur trois ans pour soutenir le journalisme, notamment les médias locaux. La plateforme finance également des projets de "fact-checking" à travers le monde.