Les financements du Fonds d'Equipement communal (FEC) au profit des collectivités territoriales ont atteint, depuis sa création en 1959, quelque 50 milliards de dirhams (MMDH) et ont permis de financer 5.400 projets de développement dans les différents domaines relevant des compétences de ces dernières, a indiqué, vendredi à Rabat, le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, Noureddine Boutayeb.
Boutayeb qui présidait la cérémonie d'installation de Omar Lahlou que le Roi Mohammed VI a nommé gouverneur directeur général du FEC, a affirmé que la contribution des prêts dans le financement des investissements globaux des collectivités territoriales a atteint 22%, ajoutant que les résultats du FEC en 2017 témoignent de l'accopangnement effectif de cette institution de l'effort de développemental consenti par les collectivités territoriales.
Le FEC a accordé en 2017 aux collectivités territoriales des prêts de l'ordre 5,5 MMDH contre 3,1 MMDH en 2016, soit une hausse de 86%, a noté Boutayeb, précisant que ces prêts ont constitué un levier essentiel permettant le financement d'une série de projets de développement d'une valeur globale estimée à 16 MMDH.
De même, le FEC a accordé aux collectivités territoriales des lignes de crédit qui ont totalisé 17 MMDH durant la période 2014-2017, et ce dans le but de rationaliser la programmation des opérations de financement de leurs programmes de développement, a ajouté le ministre délégué, soulignant que les collectivités territoriales ont, également, bénéficié des efforts déployés par le FEC afin de diversifier et de rationaliser ses opérations de financement, entraînant une baisse significative du taux d'intérêt.
En tant qu'institution de financement, le FEC contribue de manière effective au financement des projets locaux et à l'accompagnement des programmes et plans de développement des collectivités territoriales, ainsi qu'au soutien des différentes initiatives visant l'adoption de mécanismes de planification stratégique, et ce en vue de garantir le développement intégré et durable, dans le cadre des programmes nationaux, a rappelé Boutayeb.
Le FEC est ainsi appelé, d'une part, à améliorer et à renforcer son rôle et efficacité, conformément au chantier de la régionalisation avancée, qui vise essentiellement à faire des collectivités territoriales des partenaires incontournables de l'Etat et acteurs essentiels pour la promotion du développement économique, social, environnemental et sectoriel du pays, et, d'autre part, à répondre à la hausse des besoins en financement de plusieurs programmes et plan de développement au niveau des différentes régions du Royaume, que le Fonds veille à accompagner et à financer, a-t-il expliqué.
Boutayeb a, en outre, fait savoir que le FEC s'est attelé, dans ce sens, à réaliser une étude, en collaboration avec plusieurs cabinets de sonsulting internationaux, afin de mettre en œuvre son propre plan de développement stratégique. Cette étude, en cours de réalisation, sera axée notamment sur le renforcement du rôle du FEC pour en faire une banque de développement territorial et l'élaboration d'un projet de loi portant organisation du Fonds.
L'étude abordera, également, les mécanismes de fonctionnement du FEC en vue de les simplifier et contrôler le coût de mobilisation des ressources financières tout en diversifiant leur provenance et en renforçant l'assistance technique au profit des collectivités territoriales, en matière d'élaboration de leurs projets de développement, a-t-il ajouté.
Parallèlement, le FEC veille à développer son système informatique en vue de l'adapter à ses objectifs stratégiques visant principalement à renforcer la gouvernance et à simplifier les procédures et le contrôle des délais, et à améliorer les mécanismes d'accompagnement en faveur des collectivités territoriales, ainsi qu'à renforcer l'efficacité du travail du FEC, a fait savoir le ministre délégué.
Le FEC, a-t-il ajouté, a décidé de recourir au Fonds vert pour le climat qui offre des financements compétitifs au profit des collectivités territoriales dans les pays émergeants pour les aider à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à s'adapter aux changements climatiques.
Pour avoir accès à ce financement, le FEC a entamé la procédure d'adhésion aux Fonds vert pour le climat en tant que mécanisme d'exécution des projets et programmes des collectivités territoriales dans les principaux secteurs relevant de ses compétences, particulièrement en matière d'efficacité énergétique, de transport public et de gestion des déchets solides et liquides.
Dans le cadre de la poursuite des efforts visant à permettre à nombre de collectivités territoriales de bénéficier des services du Fonds, un nouveau produit a été créé qui offre des conditions préférentielles aux collectivités ayant des ressources financières limitées et qui se trouvent dans l'incapacité d'accéder aux infrastructures et services sociaux de base.
Le fonds s'attèle également à développer sa gestion et sa gouvernance en vue de réduire le coût de son financement de sorte à offrir des services bancaires attractifs aux communes avec des taux d'intérêts bas, a noté Bouteyeb.
Dans ce sens, le fonds s'emploie à améliorer ses indicateurs financiers, ainsi que les mécanismes et les conditions de financements dans les marchés financiers nationaux et internationaux, a-t-il poursuivi, relevant que le FEC entend gagner la confiance des investisseurs afin de réduire le coût de la mobilisation des ressources.
À travers ces procédures, le Fonds aspire à faciliter l'accès des communes aux financements avec des taux préférentiels de façon à renforcer leur capacité à investir et à réaliser des projets nouveaux dans le but de répondre aux besoins des habitants, a-t-il ajouté.
L'un des plus importants défis que doit relever le FEC réside dans la préservation des acquis réalisés et leur valorisation, en plus de poursuivre l'assistance technique aux communes dans le domaine de la gestion des crédits dédiés au financement du développement, a estimé le ministre délégué.
Dans ce cadre, le projet de loi relatif à la réforme du FEC constitue une opportunité réelle pour améliorer la place du Fonds en tant que mécanisme préférentiel de financement de l'investissement local et de la valorisation des acquis, en plus d'être un maillon essentiel dans l'édification institutionnelle du Royaume, a-t-il poursuivi.
Le projet de loi ambitionne d'élargir la base des bénéficiaires des services pour comprendre les sociétés de développement local et les autres acteurs au niveau local comme les sociétés de gestion déléguée et les institutions publiques qui travaillent au niveau des communes, a-t-il affirmé, précisant qu'il s'agit également de mettre en adéquation les domaines d'intervention du projet de loi avec les attributions des communes conformément aux lois organiques et de diversifier les offres en incluant des secteurs nouveaux à travers des solutions financières novatrices.
Il est également question de renforcer les moyens d'accompagnement des acteurs au niveau territorial, notamment les régions, en vue de leur permettre de jouer pleinement leur rôle d'acteur du développement et de catalyseur de l'investissement, a-t-il souligné, notant que cet accompagnement comprend en particulier tout ce qui concerne la préparation et le financement des projets de développement, le renforcement de la gouvernance financière, et l'accès des communes aux techniques et bases de l'ingénierie financière.
Il s'agit aussi de développer le partenariat avec les autres institutions de financement de sorte à développer les sources de financement du développement local et de varier et rationaliser les moyens de financement du FEC de manière à réduire le coût de financement des projets des communes et des instances qui en dépendent sans altérer l'équilibre du Fonds, a indiqué Bouteyeb.
Il faut noter, à cet égard, que la mise en œuvre des initiatives et réformes dudit projet de loi doit se faire de façon graduelle et dans le respect des principes de la gouvernance et de l'efficacité financière, tout en étant accompagnée d'efforts visant à faciliter les procédures administratives, a-t-il fait observer.
Bouteyeb a saisi cette occasion pour féliciter le gouverneur pour la confiance placée en lui par le Roi Mohammed VI, tout en saluant les efforts déployés par l'ensemble des cadres de cette institution visant à assurer sa bonne gestion tant sur le plan financier qu'administratif.
Omar Lahlou est titulaire d'un diplôme d’ingénieur de Sup Elec Paris en 1995, il a débuté sa carrière en qualité d’auditeur dans un cabinet international en France, avant de rejoindre l’ex-Banque commerciale du Maroc.
En 1997, Lahlou a fondé une agence d’information financière et lance la notation des entreprises au Maroc en partenariat avec une agence internationale. Il a co-fondé en 1999 la banque d’affaires Atlas Capital, pour rejoindre, 9 ans plus tard, le groupe CDG où il a occupé le poste de Directeur Général de la Loterie nationale, puis Directeur du pôle Finance de la CDG.