Dans une intervention devant la Commission des Infrastructures, de l’Energie, des Mines et de l’Environnement de la Chambre des représentants, Aziz Rebbah, ministre de tutelle, a abordé plusieurs questions, dont notamment l’approvisionnement du marché en produits pétroliers lors de la période du confinement, la relation entre les cours du pétrole et les prix à la pompe, le stockage et aussi le cas de la Samir.
Rabbah a tout d'abord insisté sur la transparence dont a fait preuve son département durant cette période difficile.
«Nous avons relayé les informations nécessaires en rapport avec le secteur des hydrocarbures.
J’ai fait 10 sorties médiatiques pour expliquer à l’opinion et rassurer les citoyens quant à l’approvisionnement du marché», explique Rebbah.
Concernant la chute des cours du pétrole et leurs effets sur les prix des carburants au Maroc, Rabbah a souligné que les produits importés par le Royaume sont indexés sur la base du Brent de Rotterdam.
Il est plus cher de 25% à 30% par rapport aux prix moyens du baril.
Avant d’ajouter que le prix à la consommation englobe plusieurs paramètres outre le prix du brut, notamment le coût du raffinage, du transport sans oublier les impôts et taxes.
Par exemple, le prix du diesel varie entre 6 et 7 DH/litre.
Si on ampute les impôts perçus par l’Etat qui tournent autour de 3,5 DH/litre, on peut dire que le prix du pétrole est vendu aux alentours de 3 dirhams/litre seulement.
En matière de garantie de l’approvisionnement et du renforcement des capacités de stockage, Rebbah a expliqué que le développement des infrastructures et de la logistique a permis de maîtriser ce domaine.
«Grâce à la multiplication et la diversification des ports, le Maroc est passé de la 84ème à la 17ème place au niveau mondial en matière de liaisons maritimes.
Il projette d’atteindre la 10ème place dans les années à venir grâce aux nouveaux ports de Nador et Dakhla. Cela nous permet de bien négocier nos contrats d’approvisionnements», indique le ministre.
Il a fait savoir que la demande annuelle en énergie au Maroc n’a cessé de progresser ces dernières années.
Elle enregistre une croissance comprise entre 3 à 4%, parfois 6%, et ce pour répondre aux besoins des ménages, du transport, de l’industrie et de l’agriculture.
Les importations des carburants ont atteint 65 milliards de DH en 2018, alors qu’en 2019 ils ont chuté à 61 milliards de DH sous l’effet de la baisse des cours.
Le gasoil s’adjuge une part de 54%, le butane 22% le reste est réparti entre les autres types de carburants.
Le ministre n’a pas manqué de rappeler que le Royaume a beaucoup investi dans les sites de stockage.
Le pays profite de la diversification des opérateurs nationaux et étrangers.
Il faut faire la distinction entre les opérateurs de l’import, ceux de la distribution et ceux du stockage.
Le réseau de distribution quant à lui a connu un développement remarquable, selon le ministre.
Il existe au Maroc 22 compagnies qui assurent la distribution des produits pétroliers, disposant au total de 2.618 stations-services.
«Nous délivrons annuellement 180 autorisations pour l’ouverture de nouvelles stations contre 60 seulement il y a quelques années, et ce grâce à la facilitation des procédures», rapporte Rebbah.
Dans le gaz, il existe 14 importateurs et 15 distributeurs.
Concernant les sources d’approvisionnement, le ministre a précisé que celles-ci ont été diversifiées.
45% des produits sont importés d’Europe, les États-Unis 19%, l’Algérie 16%, le Moyen-Orient 10% et l’Inde 10%.
Pour le butane, 44% des importations proviennent des USA, la Russie 25%.
«Nous cherchons d’autres sources comme l’Australie, la Mauritanie ou le Sénégal », souligne Rebbah.
Concernant la Samir, le ministre a affirmé que le Maroc a besoin du secteur du raffinage, mais le dossier est devant la justice, qui est indépendante.
Toutefois, il a relevé que le gouvernement a sollicité le tribunal pour l’utilisation des sites de stockage du groupe et il a répondu favorablement à cette requête.
«L’utilisation de ces sites est un vœux de toutes les compagnies et distributeurs. Le raffineur dispose d’une importante capacité de stockage qu’il fallait exploiter afin de sécuriser l’approvisionnement du pays et profiter de la détente des prix à l’international», dixit Rebbah.
Le ministre a révélé également que son département a fait des efforts ayant permis de faire fonctionner quatre filiales de la Samir opérant notamment dans la distribution et le stockage.