La Santé en souffrance

La Santé au Maroc est en souffrance - Éditos Financiers Maroc

Par Fatima Ouriaghli, Directrice de la publication


 

Le système de santé est déficient. C’est vrai. Mais il faut aussi re-connaître qu’il y a une réelle volonté de faire bouger les lignes et de bâtir un système plus efficient et plus efficace. Les nombreuses mesures prises dans ce sens en témoignent, et le chef du gouver-nement, Saad Eddine El Otmani, a bien pris soin de les rappeler, lundi, à la Chambre des représentants.

Chantier de la couverture médicale pour les travailleurs indépendants et les salariés exerçant une activité libérale, le Régime d'assistance médicale (Ramed), l’assurance maladie obligatoire (AMO) pour les étudiants… sont autant d’initiatives devant permettre d’avoir un système de santé publique qui réponde aux besoins de la population. Même s’il faut reconnaître, par exemple, que le Ramed souffre de nombreux dysfonctionnements que l’Exécutif tente actuellement de corriger.

De toutes les actions mises en place, il y a cependant une dont on fait peu état et qui reste certainement très importante : c’est la baisse des prix des médicaments.

Force est de reconnaître que le gouvernement a consenti d’énormes efforts afin d’instaurer une stratégie pharmaceutique nationale visant à baisser substantiellement les prix des médica-ments. L’objectif étant évidemment de rendre accessibles aux citoyens les médicaments, notamment ceux prescrits pour les maladies chroniques comme le diabète, les infections et les maladies de l'appareil digestif, l'hypertension artérielle, en plus de quelques types de cancers.

Au total, les baisses ont touché plus de 3.600 médicaments et produits pharmaceutiques en 2018. A cela, s’ajoutent les exonérations des taxes comprises dans la Loi de Fi-nances 2019 qui ont permis de baisser le prix de 851 médicaments. C’est pour consolider ces acquis qu’a été d’ailleurs adoptée, en 2015, la loi 131-13 relative à l’exercice de la médecine (voir pages 30 à 35). Elle vise, entre autres, à favoriser la concurrence dans le secteur de la santé afin de le faire évoluer qualitativement, garantir l’équité dans l’accès aux soins en baissant les prix des prestations, moderniser le plateau technique des établissements de soins et drainer des capitaux nationaux et étrangers pour développer davantage le secteur de la santé.

Mais si cette loi a mis un cadre pour l’exercice de la médecine, elle porte tout autant un certain nombre d’insuffisances dénoncées par les professionnels, qui font qu’en 4 ans, elle n’a pas rempli ses objectifs.

En réalité, le secteur de la santé, comme beaucoup d’autres secteurs au Maroc, souffre d’un déficit de gouvernance, mais aussi du manque de cohérence des politiques publiques. Il faudrait, peut-être des états généraux de la santé pour sortir avec une vision globale et transverse qui permette de construire un système efficace et solide, garantissant un droit d’accès aux services de santé, tel que consacré par la Constitution.

 

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