Par: Fatima Zahra Ouriaghli, Directeur de Publication
Il y a une constante dans le conflit israélo-palestinien : il est fait d’accalmie et d’escalade de violences. Et quand il y a embrasement, ce sont les Palestiniens qui paient toujours, et de loin, le tribut le plus lourd. La preuve par les chiffres. Entre le 10 et le 17 mai, au moins 200 Palestiniens ont été tués, dont au moins 58 enfants, pour plus de 1.200 blessés. Parallèlement, du côté israélien, on dénombre une dizaine de morts, dont un enfant, et près de 300 blessés.
Face à ce bilan macabre né des hostilités entre le Hamas et Israël dans la bande de Gaza, la communauté internationale tergiverse et a montré toute son impuissance. Laissant, sur le front, un Hamas qui s’érige en défenseur immuable de la cause palestinienne, et une armée israélienne à qui cette organisation qualifiée de «terroriste» par le Premier ministre, Benjamin Netanyahou, semble avoir donné le prétexte idéal pour dégainer, sans retenue, sa force de frappe militaire. Afin de pouvoir ainsi perpétuer des années de privation, d’exactions et d’injustice envers le peuple palestinien. En toute impunité.
Faut-il rappeler qu’Israël poursuit sa politique sauvage de colonisation dans les territoires palestiniens occupés, au mépris du droit international ? Faut-il rappeler qu'Israël n'a aucun droit légitime dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est et la Mosquée Al-Aqsa ?
Faut-il rappeler qu’Israël spolie les Palestiniens de leurs terres et de leurs maisons, les contraignant à des déplacements forcés ? Faut-il rappeler que, selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, les pertes budgétaires totales subies par le peuple palestinien entre 2000 et 2017 en raison de l'occupation israélienne sont estimées ainsi à environ 47,7 milliards de dollars ?
Ce spectacle accablant de violations récurrentes du droit international, d’oppression et d’injustice nourrissent forcément les frustrations, la colère, la rébellion... Et ce, alors que la communauté internationale s’accorde sur le fait que pour rétablir la justice et la «paix», la seule alternative reste la solution à deux États.
C’est la posture défendue bec et ongles par le Maroc, laquelle doit permettre la création de l'État de Palestine dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Sauf qu’en poursuivant ses colonies illégales, Israël torpille sciemment cette solution à deux Etats. Une vile manœuvre politique.