A Tindouf, c’est une mafia bien implantée qui sévit depuis des décennies, en toute impunité. Des hommes sans foi ni loi y briment et asservissent les populations, se livrent à des exactions et s’adonnent à des détournements systématiques de fonds publics destinés pourtant à financer des projets humanitaires dans ces camps.
Ce constat, la communauté internationale l’a fait depuis bien longtemps. Et il ne se passe un jour sans qu’un nouveau vienne rallonger la longue liste des méfaits que commettent le polisario et son mentor, l’Algérie, dans le sud-ouest algérien. Dernier fait en date : le Comité des droits de l'Homme de l'ONU vient d’épingler l'Algérie dans le cadre de la plainte déposée par un ancien élément du polisario au nom de M'Rabih Ahmed Mahmoud Adda, pour enlèvement, actes de torture et mauvais traitements qu’il a subis sur le territoire de ce pays.
Son tort : avoir dénoncé les violations des droits de l'Homme dans les camps contrôlés par les milices des séparatistes. Et l’avis du Comité des droits de l'homme de l'ONU, qui condamne à ce titre l'Algérie, montre tant s’en faut la pleine responsabilité de ce pays dans tous les abus commis à l’encontre des séquestrés de Tindouf. Cela changera-t-il quelque chose pour ces populations martyrisées, terrorisées et privées de presque tout ?
Assurément non. Car le pouvoir algérien et les séparatistes ont fait des camps de Tindouf leur zone de confort. Ou plutôt une zone de non-droit, où ils font la pluie et le beau temps et se permettent tout, au point de constituer une sérieuse menace pour la paix et la stabilité régionales. Plusieurs observateurs n’ont eu de cesse, en effet, de dénoncer la collusion d’éléments du polisario avec les réseaux extrémistes et de drogues qui sévissent dans la région sahélo-saharienne. Face à ces constats, le fait que plusieurs pays commencent aujourd’hui à repenser leurs relations avec l’Algérie s’inscrit dans l’ordre des choses.
A raison, l’Espagne, pour ne citer qu’elle, l’a fait. Peut-on entretenir des relations saines avec un pays qui agit constamment en marge de la légalité internationale ? A l’évidence non. En cela, l’attitude courageuse du voisin espagnol devrait servir d’exemple. En Italie, des voix commencent déjà à s’élever pour demander aux dirigeants de changer de posture. L’expert italien en géopolitique, Marco Baratto, résume parfaitement l’état d’esprit qui doit animer les dirigeants européens notamment.
«L’Italie ne doit pas coopérer avec un pays qui se permet des actes hostiles, interdits et condamnés par le droit international. Nous devons opter pour des partenaires stables, fiables et engagés dans le développement économique et des droits de l’Homme dans la région euro-méditerranéenne pour garantir le bien de nos populations», note-t-il, insistant sur la nécessité «d’adopter une approche éthique qui exclut tout allié tentant de semer le séparatisme dans les zones voisines et d’alimenter la guerre froide dans la région». Voilà qui est dit !
Par F.Z Ouriaghli