Par David William, directeur des rédactions
Presque partout dans le monde, la santé a pris le pouvoir. La protection des citoyens contre le coronavirus supplante toute autre considération. Oui, nous vivons depuis plusieurs mois une sorte de dictature sanitaire, qui impose ses règles, ses lois et pilote notre quotidien.
Sauf que cette dictature sanitaire s’apparente de plus en plus à la forme la plus extrême de l’impuissance des gouvernants face à la covid-19. Pour quels résultats ? En se fixant, avec entêtement, pour seul objectif de protéger la santé et la sécurité des citoyens, on a rendu malades les économies de ce monde, les contraignant à vivre sous assistance respiratoire.
Du Maroc au Brésil, en passant par l’Espagne, l’Italie ou la France, toutes ces économies, et bien d’autres encore, ont besoin aujourd’hui d’un traitement de choc pour sortir de leur léthargie. Une thérapie qui risque d’être longue, lourde à gérer et qui est d’ores et déjà très coûteuse.
A l’évidence, dans la lutte contre le coronavirus, le pilotage des systèmes de santé actuels ne saurait se soustraire à la nécessité de faire preuve de clairvoyance et d’intelligence dans la prise de décision. Surtout que, et on le sait maintenant avec certitude, nous allons cohabiter avec ce foutu virus pour encore longtemps. Alors, au Maroc, peut-on logiquement continuer à vivre dans cette anarchie sociale et économique, où le quotidien des citoyens est rythmé par des villes et quartiers bouclés, des fermetures d’unités de production et d’établissements scolaires, des interdictions de déplacement… ?
En fin de compte, cette logique sanitaire devient agaçante et exaspérante, avec une facture économique et sociale traumatisante qui va faire beaucoup plus de dégâts que ce virus. Forcément, il va falloir que les autorités réfléchissent urgemment à une autre politique de santé publique, qui ne s’ajuste pas en fonction des caprices de la covid-19 et qui euthanasie des milliers d’entreprises. Car en poussant le principe de précaution à son paroxysme, c’est toute la collectivité qui est finalement atteinte d’asthénie