La CPI lâche une bombe juridique et politique

La CPI lâche une bombe juridique et politique

Lundi dernier, une nouvelle ‘choc’ a secoué le monde politique et judiciaire international : le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a demandé des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour des crimes de guerre présumés.

Cette initiative a immédiatement déclenché une tempête de réactions contrastées, à la hauteur de la complexité et de la sensibilité de la situation au Moyen-Orient. Les accusations portées contre Netanyahu et Gallant, incluant «le fait d'affamer délibérément des civils» et «homicide intentionnel», ajoutent une nouvelle couche de gravité à un conflit déjà tragiquement meurtrier.

Ces mandats d'arrêt représentent non seulement une condamnation potentielle de hauts dirigeants israéliens, mais aussi une critique implicite de la conduite militaire d'Israël à Gaza, où des milliers de civils ont péri depuis le début des hostilités en octobre dernier.

En parallèle, des mandats d'arrêt ont également été réclamés contre des dirigeants du Hamas pour des crimes tout aussi graves, y compris «l'extermination» et «le viol». Cette approche… équilibrée pourrait être vue comme un effort pour ne pas polariser encore plus les tensions internationales, mais elle a suscité des réactions indignées des deux côtés. Le Hamas a dénoncé une assimilation «de la victime au bourreau», tandis que Netanyahu a rejeté avec véhémence toute comparaison entre Israël et «les meurtriers de masse du Hamas». Par ailleurs, la réponse internationale a été rapidement polarisée.

Le président américain Joe Biden a qualifié la démarche de la CPI de «scandaleuse». En revanche, la France a réitéré son soutien à la CPI, insistant sur l'importance de l'indépendance judiciaire et de la lutte contre l'impunité. Les accusations portées par la CPI contre les deux dirigeants israéliens marquent une première historique contre un chef d'État démocratiquement élu, soulignant l'universalité de la juridiction de la Cour.

Et quand bien même elles suscitent des réactions hérissées, ces accusations sont bel et bien fondées, ne pouvant être dissociées du contexte humanitaire catastrophique à Gaza. Plus de sept mois de guerre ont fait plus de 35.600 Palestiniens tués, 2,4 millions de personnes en situation de famine, en plus de déplacements massifs de populations complètement anéanties.

Les confidences d'Edem Wosornu, directrice des opérations pour le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU, décrivant Gaza comme un «cauchemar, un enfer sur terre», illustrent l'urgence humanitaire et la nécessité d'une solution politique durable. La CPI, en tentant de tenir les dirigeants pour responsables, envoie un message fort sur l'importance de la responsabilité et du respect des droits humains. Cependant, la question reste de savoir si cette intervention judiciaire pourra réellement favoriser la paix ou si elle risque, au contraire, d'intensifier davantage les tensions. 

Par F.Z Ouriaghli

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