Corruption : le prix de l’inaction

Corruption : le prix de l’inaction

Le dernier classement de l’Indice de perception de la corruption (IPC) dévoilé par Transparency International n’a rien d’une surprise. Il révèle encore une fois que le Maroc patauge dans les sables mouvants de la corruption. Un point de perdu, deux places de recul et une situation qui ne fait qu’empirer depuis 2018.

En six ans, le Royaume a perdu 26 places pour se retrouver désormais au 99ème rang mondial. La corruption, c’est cet impôt invisible que beaucoup de Marocains paient. Sauf que, contrairement aux impôts classiques, celui-ci ne sert ni à construire des écoles, ni à améliorer les infrastructures, mais plutôt à graisser des pattes déjà bien huilées.

Pendant que le Danemark et la Finlande paradent en tête du classement avec des scores qui feraient rougir d’envie n’importe quel fonctionnaire marocain honnête, notre pays, lui, se retrouve au sein des nations où la corruption est un sport national. Mais alors, que se passe-t-il réellement ?

Pourquoi le Maroc, malgré les grandes déclarations officielles et les commissions anticorruption à répétition, n’arrive-t-il pas à briser ce cercle vicieux ? Pourquoi les institutions censées traquer les pratiques douteuses n’arrivent-elles pas à combattre efficacement ce fléau ? Pourtant, son coût est faramineux : 50 milliards de dirhams par an, selon l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC).

C’est l’équivalent du budget prévu pour la Coupe du monde 2030 que le Maroc organisera avec l’Espagne et le Portugal ! Résumons donc : chaque année, le pays s’offre un Mondial en pure perte, sans matchs et sans stades, juste avec des enveloppes qui disparaissent dans des poches d’individus véreux. Les petites entreprises, qui forment 96% du tissu économique marocain, en sont les premières victimes. En plus d’être écartées des marchés publics, elles doivent composer avec des délais de paiement interminables.

Au final, des centaines de TPME déposent le bilan chaque année, étouffées par un système qui devrait les soutenir, mais qui, au contraire, les asphyxie lentement. Bien sûr, les gouvernements successifs n’ont pas manqué d’afficher leur indignation face à cette gangrène. Rapports, commissions, digitalisation des services publics pour réduire les occasions de corruption, stratégies nationales…, tout y passe. Mais dans les faits, les résultats sont faméliques. Au grand dam des citoyens, qui subissent chaque jour une corruption insidieuse, mais terriblement efficace. Et il en sera ainsi tant que le combat contre ce fléau se limitera à des slogans et des discours cosmétiques. 


 

Par F.Z Ouriaghli

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