Coronavirus: L’Etat... Prodigue

Coronavirus: L’Etat... Prodigue

Par Fatima Ouriaghli, directrice de la publication 


La crise sanitaire a balayé toutes les convictions économiques. Le coronavirus y est venu à bout, et même les croyances les plus tenaces n’ont pu résister. Vous vous souvenez encore de l’article 77 de la Constitution ?

Je suis convaincue que oui, mais je vous en rappelle quand même les termes précis.

«Le Parlement et le gouvernement veillent à la préservation de l’équilibre des finances de l’Etat. Le gouvernement peut opposer, de manière motivée, l'irrecevabilité à toute proposition ou amendement formulés par les membres du Parlement lorsque leur adoption aurait pour conséquence, par rapport à la Loi de Finances, soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l'aggravation d'une charge publique», dit cet article.

Un article dont le gouvernement a souvent usé et abusé pour faire passer ses Lois de Finances en retoquant les amendements indésirables. Et tout cela à quelles fins ? Pour préserver les équilibres macroéconomiques, rétorquait-on aux partis politiques d’opposition, impuissants devant la toute puissance de cet article.

Aujourd’hui, l’orthodoxie budgétaire a volé en éclats.

Nous sommes actuellement en face d’un Etat que nous qualifierons bien de prodigue. Un Etat qui ne fait pas d’économie dans l’effort (financier) pour soutenir les particuliers et les entreprises. Un Etat très généreux et qui, en à peine deux mois, a déconstruit le mythe autour des équilibres macroéconomiques, cher à un certain Fathallah Oualalou, qui l’a défendu bec et ongles pendant près d’une décennie alors qu’il était argentier du Royaume (1998-2002).

Un Etat qui, en voulant faire face à cette pandémie économique, se voit contraint d’allonger les billets sans retenue, dégradant ainsi les finances publiques.

Mais au point où nous en sommes, le naufrage des finances publiques, qui s’en soucie ? L’on se refuse même à penser à la facture finale, qui risque d’être très salée. Et qu’il faudra, un jour ou l’autre, payer. Mais avec le recul, peut-être bien que nous sommes en train de poser les premiers jalons d’un changement profond de paradigme.

Peut-être, en effet, que nous nous acheminons vers plus de «laxisme» budgétaire pour moins de déficit social. Peut-être que le Maroc que nous voulons pour demain s’affranchira de la logique purement comptable et financière et sera bâti sur un socle autrement plus important : la cohésion sociale.

En tout cas, il va falloir faire les bons choix qui vont permettre de redresser l’économie nationale.

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