L’été sera chaud. Sur tous les plans. Après plus de deux ans d’une pandémie qui nous a placés en liberté conditionnelle, cet été 2022 aura forcément une autre saveur. C’est la séance de rattrapage et les gens certainement vont essayer de profiter pleinement de ces vacances. Essayer seulement. Parce que, d’un côté, la pandémie liée au coronavirus est toujours rampante, secondée par cette nouvelle saloperie appelée variole du singe.
D’un autre côté, les gens vont certes s’éclater, mais la conjoncture économique, et plus précisément l’inflation va sérieusement les éclater. Oui, ces vacances vont être particulièrement onéreuses. Produits alimentaires, produits énergétiques, billets d’avion, hôtels…, tous les prix sont à la hausse, symbole d’une vie qui devient de plus en plus chère. Et les tensions sur les prix vont se poursuivre, alimentées par une conjoncture internationale défavorable marquée par la guerre russo-ukrainienne.
Un conflit qui a d’ailleurs poussé la Banque mondiale à fortement abaisser sa prévision de croissance mondiale, pour la ramener à 2,9% contre 4,1% estimé en janvier. Pire encore, l’institution de Bretton Woods alerte sur les risques d’une stagflation (période prolongée de croissance faible et d'inflation élevée), «avec des conséquences potentiellement déstabilisatrices pour les économies à revenu faible et intermédiaire».
Ce contexte inflationniste touche tous les pays. Dans la zone OCDE, les prix à la consommation ont augmenté de 9,2% en glissement annuel en avril, après 8,8% en mars. Aux Etats-Unis, le taux d’inflation s’est maintenu à un niveau élevé de +8,2% en avril. Au Maroc, il a atteint 4% à fin mars 2022. Une détente est peu probable à court terme, surtout avec le prolongement de la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie, qui perturbent l’approvisionnement du marché des matières premières et maintiennent les prix à un niveau élevé. D’ailleurs, la banque d’investissement Goldman Sachs prévoit que le prix du pétrole brut Brent pourrait atteindre 140 dollars le baril cet été.
A ce rythme, les prix à la pompe vont continuer à augmenter au Maroc, les litres de gasoil et de l’essence se situant déjà respectivement à plus 14 et 16 DH. Mais ne sont pas que les carburants qui vont chauffer nos portefeuilles. Les moutons, dont les prix risquent d’être exorbitants, vont cette fois-ci nous faire la fête à l’occasion de l’Aid Al Adha. Et ce, en attendant le coup de grâce : la rentrée scolaire, où livres, cahiers et autres fournitures réclament déjà leur part de l’inflation. Oui, c’est chaud devant !
Par F.Z Ouriaghli