29 août 2023 : quatre vacanciers marocains partis en jet-ski de la plage Saïdia, au nord-est du Maroc, ont essuyé des tirs nourris de la part des garde-côtes algériens, après s’être égarés en mer. Au final, le bilan est triste et macabre : deux d’entre eux ont été tués, dont un Franco-marocain. Dans le Royaume comme en France, des enquêtes sont diligentées pour déterminer les circonstances de ce drame. Mais le temps judiciaire n’est pas le temps médiatique.
La presse et les réseaux sociaux s’enflamment et s’indignent, qualifiant déjà les faits d’assassinats froidement exécutés par les Algériens. Assassinats ? Ce qui veut dire qu’il y aurait eu préméditation. Une volonté de tuer. Même si c’est l’issue des enquêtes en cours qui nous édifiera, la thèse de l’assassinat est pourtant difficilement réfutable. Dans leur vaine tentative de justifier cet acte criminel, ce sont les autorités algériennes, qui font état de «trois jet-skis ayant franchi clandestinement nos eaux territoriales», qui corroborent cette thèse.
«Après avoir lancé un avertissement sonore et les avoir sommés de s'arrêter à plusieurs reprises, les mis en cause ont refusé d'obtempérer et ont pris la fuite en effectuant des manœuvres dangereuses», a indiqué dimanche le ministère de la Défense algérien. Précisant qu’après plusieurs «tirs de sommation», «des coups de feu ont été tirés contraignant un des jet-skis à s'immobiliser, alors que les deux autres ont pris la fuite». Visiblement, les garde-côtes algériens se sont pris pour des cow-boys en bateau et ont eu la gâchette très facile avec les Marocains, dégainant même plus vite que Lucky Luke avec le désir manifeste de tuer. Car, un refus d’obtempérer, si tant est que c’est vrai, peut-il justifier de tirer à balles réelles sur des individus qui prenaient la fuite et ne présentaient aucun danger pour l’intégrité physique desdits garde-côtes ?
A l’évidence non. L’acte ignoble de ces garde-côtes est-il conforme aux normes internationales relatives à la protection de la vie et de la sécurité des personnes en mer ? Pas du tout, à en croire le Conseil national des droits l’Homme. Avec le recul, tout cela ne devrait cependant pas nous surprendre. Le pouvoir algérien nourrit une haine viscérale envers le Maroc et entretient insidieusement les tensions entre les deux pays. En refusant à plusieurs reprises la main tendue par le Roi. En tenant le Maroc responsable de tous les maux de ce pays sous le joug de dirigeants incompétents. Et maintenant en exécutant froidement des Marocains : c’est d’un cynisme effarant, mais pour les militaires algériens, l’occasion était certainement… trop belle.
Par F.Z Ouriaghli