Algérie: LA MORT DE LA DISSIDENCE POLITIQUE

Algérie: LA MORT DE LA DISSIDENCE POLITIQUE

Tout va de travers en Algérie. Le gouvernement patine. Et dans son incapacité à répondre aux besoins socioéconomiques de la société, en particulier des jeunes frappés de plein fouet par le chômage, il se braque. Et tente de distraire l’opinion publique et les esprits rebelles en cherchant des boucs émissaires. Les responsables sont tout trouvés : tantôt c’est le Maroc, qui est accusé de tous les maux et qui serait derrière tous les déboires que traverse ce pays (sic !), tantôt ce sont les voix dissidentes internes, qui seraient des ennemies de la nation.

Ce régime en panne d’imagination, incapable de diversifier son économie et qui ne compte que sur sa rente d’hydrocarbures, a trouvé la clé pour étouffer toute contestation et museler ses opposants : assujettir la justice pour en faire une arène au service de ses batailles politiques. Le pouvoir en place multiplie en effet les suspensions et dissolutions de partis politiques ainsi que les arrestations et emprisonnements arbitraires de leaders trop bruyants, dont les cris d’orfraie trouvent écho favorable auprès d’une opinion publique de plus en plus désabusée par ses agissements.

L’expression plurielle des courants d’opinion devient de plus en plus improbable dans ce pays où le président Abdelmadjid Tebboune semble prôner la pensée unique : la sienne. Celle qui lui permet de pérenniser le système en place, quitte à piétiner les droits à la liberté de réunion, d’association et d’expression. C’est pourquoi lundi dernier, l’un des principaux partis d'opposition en Algérie, a dénoncé le climat de terreur qui s’abat sur les partis politiques dans le pays.

«Il faudrait que le système comprenne que la répression n’est pas un moyen pour gérer le pays. La répression ne fera que fragiliser la nation algérienne», a notamment déclaré le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Atmane Mazouz, estimant que «l’Algérie doit retrouver une situation normale où toutes les forces politiques, tous les syndicats, peuvent s’exprimer librement».

Ses propos seront-ils entendus ? Bien évidemment que non. Car le musèlement des militants, journalistes et défenseurs des droits humains est le seul moyen de Tebboune et ses acolytes de se maintenir au pouvoir. C’est pourquoi quelque 300 prisonniers d’opinion croupissent en prison, victimes d’une justice complice d’une arithmétique politicienne vicieuse. u

 

 

Par F.Z Ouriaghli

 

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