Des voitures mieux élaborées, de plus en plus sophistiquées, mais également de plus en plus sécurisées grâce au développement de la technologie. Et pourtant, les routes mondiales font toujours autant de victimes. Chaque année, plus de 1.300.000 personnes meurent dans des accidents de la circulation, en plus de dizaines de millions de personnes blessées et victimes d'incapacités.
Si l’on en croit le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, les jeunes âgés de 15 à 29 ans sont plus nombreux à perdre la vie dans un accident de la route que des suites du VIH/sida, du paludisme, de la tuberculose ou par homicide. Comment faire pour éviter cette hécatombe ? Comment rendre les routes moins meurtrières ? Quelle réponse appropriée face à ce que Guterres qualifie de crise mondiale de la sécurité routière ?
Pour le SG de l’ONU, il faut une «réponse collective» pour prévenir de telles tragédies, surtout dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, qui détiennent le triste record (90%) des accidents de la route. 3.500 personnes meurent chaque jour sur les routes dans le monde : c’est sensiblement autant que le nombre de morts recensés chaque année sur les routes marocaines, pays où les autorités semblent impuissantes face à ce fléau.
Multiplication des mesures et outils de contrôle, nouveau code de la route, opérations de sensibilisation…, rien n’y fait. La dernière initiative prise est la transformation du Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC) en Agence nationale de la sécurité routière (ANSR). Objectif : capitaliser sur les 4 décennies d’expérience du CNPAC, particulièrement en matière de sensibilisation des citoyens et des usagers de la route, pour réduire drastiquement le nombre de victimes.
Un vœu pieu ? En tout cas, les chiffres sont macabres et très têtus : le nombre d'accidents mortels est passé de 3.636 en 2011 à 3.274 en 2017, et le nombre de décès de 4.222 à 3.726 au cours de la même période.
Pour un pays qui préside l'Observatoire africain de sécurité routière (ARSO), le défi à relever est donc énorme, surtout que dans le cadre de la nouvelle stratégie de sécurité routière 2017-2026, il est prévu de réduire à moins de 1.900 le nombre de décès dans les accidents de la circulation. Sacré challenge ! ◆