◆ Au Maroc, la croissance annuelle de la consommation de carburants dans la branche du transport évolue rapidement, avec un rythme supérieur à 5% par an.
◆ Au cours de ces dernières années, plusieurs mesures visant à réduire la consommation de carburant des véhicules ont vu le jour.
Par M. Diao
D’après l’Agence marocaine de l’efficacité énergétique (AMEE), désormais sous tutelle du ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Economie verte et numérique, le secteur du transport est le premier consommateur d'énergie avec près de 38% de la consommation nationale en énergie finale. Cette branche névralgique de l’économie nationale contribue également à plus de 23% des émissions de gaz à effet de serre (GES).
En d’autres termes, ce secteur s’avère être polluant. L’un des défis majeurs du Royaume est de mettre en place des politiques publiques à même de contribuer substantiellement à la réduction des émissions de GES de la branche, servant de support essentiel à plusieurs activités marchandes et non marchandes. Il convient également de souligner que le secteur dépend quasi exclusivement des produits fossiles, donc polluants (pétrole), qui sont importés intégralement.
Ce qui n’est pas sans conséquence sur la balance commerciale du Royaume structurellement déficitaire. Les chiffres relayés par l’AMEE montrent aussi que la croissance annuelle de la consommation de carburants dans la branche du transport évolue rapidement, avec un rythme supérieur à 5% par an. Soulignons tout de même que le contexte pandémique a conduit à la réduction de la consommation de carburants. Et ce, en raison des mesures restrictives de déplacement imposées dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire encore en vigueur au Maroc.
Pour autant, le trend baissier de la consommation de carburants ne peut être considéré comme une tendance de fond. Afin d’atteindre les objectifs fixés dans le cadre de la Stratégie nationale de développement durable et des engagements internationaux du Royaume en la matière, plusieurs mesures visant à dépolluer le secteur du transport ont été mises en place. Tout l’enjeu est de savoir si celles-ci sont efficaces.
Ce qui a été fait jusque-là
Au cours de ces dernières années, plusieurs mesures visant à réduire la consommation de carburants des véhicules ont été prises. Il y a lieu de citer les programmes de mise à la casse pour les vieux camions et taxis. Notons toutefois que le parc des véhicules professionnels n’a toujours pas été renouvelé dans son intégralité.
L’autre remarque allant dans le même sens est qu’il serait également opportun d’étendre la prime à la casse pour l’achat de nouveaux véhicules moins polluants ou propres (électriques, hybrides) aux particuliers. Et ce, à l’instar de ce qui se fait en France.
Par ailleurs, il importe de souligner que les visites techniques annuelles obligatoires pour véhicules ainsi que la promotion des déplacements collectifs (tramway, bus, etc.) visent également à garantir une mobilité plus respectueuse de l’environnement à l’échelle nationale. Consciente que les initiatives qui ont vu le jour doivent être renforcées, l’AMEE a procédé, dans le cadre de son programme d’efficacité énergétique dans le transport, à l’élaboration d’un ensemble de mesures et programmes.
Ceux-ci visent, entre autres, l’inclusion de l’obligation de soumettre les flottes du transport énergivores à un audit énergétique ainsi que la promotion de la mobilité électrique et l’éco-conduite au profit des chauffeurs professionnels. Concrètement, l’éco-conduite permet la réduction de la consommation des carburants ainsi que la baisse des émissions de GES de l’ordre de 5 à 15%.