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Ressources hydriques : A quand l’intégrité dans le secteur de l’eau ?

Ressources hydriques : A quand l’intégrité dans le secteur de l’eau ?

Ressources hydriques

Le ministère délégué chargé de l’Eau a, avec l’appui de l'Agence de coopération internationale Allemande pour le développement (GIZ), organisé récemment un atelier sur «l’intégrité dans le secteur de l’eau». Ce concept repose sur trois piliers, à savoir la transparence, la redevabilité et la participation.Le respect des fondements de l’intégrité dans le secteur de l’eau permet davantage de bonne gouvernance, notamment en matière d’allocation et de rationalisation des investissements financiers nécessaires à la réalisation des projets de ce secteur.

La situation hydrique peu rassurante du Maroc explique la récurrence des débats politiques autour de la question de l’eau, ces derniers temps. En effet, le stress hydrique qui menace notre pays, les années à venir, pousse les pouvoirs publics à agir vite pour trouver des réponses urgentes aux problèmes liés à l’eau afin d’éviter une pénurie d’eau qui mettrait à risque le modèle économique, la croissance, le développement socioéconomique, le processus d’émergence… Parmi les pistes qui reviennent le plus souvent dans les débats, la mise en place des mesures pour rationaliser la consommation, assurer une bonne gouvernance, renforcer le contrôle… Mais pas seulement, puisque de nouveaux concepts scientifiques permettent de faire face aux problèmes liés à cette ressource (de plus en plus rare), en l’occurrence celui de l’intégrité dans le secteur de l’eau. Un concept émergent et novateur, tourné vers l’amélioration des mécanismes et des procédures de gouvernance pour une meilleure performance du secteur de l’eau, comme l’a précisé Charafat Afailal, ministre déléguée chargée de l’Eau lors d’un atelier organisé récemment sur «l’intégrité dans le secteur de l’eau». L’objectif de cette rencontre, organisée par le ministère délégué chargée de l’Eau avec l’appui de l'Agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ), est de sensibiliser les différents intervenants et acteurs du secteur aux fondements de l’intégrité dans ce secteur, de mettre en exergue les bonnes pratiques et les expériences réussies en la matière et de formuler des recommandations en vue d’impulser le respect des principes de l’intégrité dans la gestion des services liés à l’eau. Fondé sur trois piliers, à savoir la transparence, la redevabilité et la participation, ce concept désigne (qu’il s’agisse de personnes physiques ou d’institutions) un comportement et des actes conformes à un ensemble de principes éthiques et moraux, qui font obstacle à la corruption. Car, contrairement à ce qu’il paraît, le secteur de l’eau est aussi un secteur vulnérable à la corruption, laquelle peut survenir à tous les niveaux de la chaîne de valeur, de la conception à l’utilisation des réseaux de distribution d’eau, en passant par la réglementation, le financement, la gestion, la passation de contrats, la construction et la maintenance. Pour Charafat Afailal, qui a rappelé la nécessité de porter une attention particulière au secteur de l’eau eu égard aux défis à relever, le moment est propice pour l’émergence de ce concept d’intégrité de l’eau au profit de l’efficience de ce secteur. Un avis partagé par Mohamed El Ouafa, ministre délégué chargé des Affaires générales et de la Gouvernance, qui a co-présidé cette rencontre, et qui n’a pas manqué de rappeler les efforts déployés par le gouvernement pour la promotion de la bonne gouvernance, y compris dans le domaine de la mobilisation des ressources en eau, en général, et la desserte en eau potable en particulier. Des efforts, rappelons-le, qui s’inscrivent dans la mise en oeuvre de la Constitution de 2011 qui confirme, dans son article 31, le droit de tous les citoyens à accéder à l’eau, à un environnement sain et à un développement durable. El Ouafa a, par ailleurs, prôné un respect des fondements de l’intégrité dans le secteur de l’eau pour davantage de bonne gouvernance, notamment en matière d’allocation et de rationalisation des investissements financiers nécessaires à la réalisation des projets de ce secteur. Toutefois, une bonne gouvernance de l’eau requiert l’implication de toutes les parties prenantes à savoir les pouvoirs publics, les collectivités et élus locaux, les acteurs économiques, les associations jusqu’au citoyen lambda. «La promotion des fondements de la bonne gouvernance de l’eau nécessite impérativement le respect des dimensions sociétale, économique, politique et environnementale de ce secteur, si l’on veut faire face aux agissements pouvant nuire à son développement durable et à son épanouissement», a souligné Abdellatif Mouatadid, directeur du Pôle support au sein de l’Instance centrale de prévention de la corruption. Ce dernier a également appelé les pouvoirs publics à accélérer la mise en oeuvre de la Stratégie nationale de l’eau, à sensibiliser la population à leur droit constitutionnel à l’eau, à renforcer le contrôle en matière de gestion et d’usage de cette ressource… En effet, il va falloir mener à bonne fin le chantier de révision de la loi 10-95 sur l’eau (en cours d’approbation) qui constitue un outil de base pour la promotion de l’intégrité de l’eau. 

Brève

Une initiative innovante pour booster les jeunes 

Dans le but d’encourager et d’impliquer davantage les jeunes dans l’innovation numérique au service du développement durable, le ministère délégué chargé de l’Environnement a organisé du 2 au 4 octobre 2015, en partenariat avec l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), un concours «Innovathon 55h». Un événement qui a rassemblé pas moins d’une cinquantaine de jeunes (retenus parmi plus de deux cents candidats) qui ont proposé des solutions technologiques innovantes; applications mobiles, logiciels, jeux pédagogiques, site web… visant à faciliter la mise en oeuvre de la politique publique de gestion intégrée et durable des déchets. Une thématique, prioritaire pour notre pays, et qui est en droite ligne avec le thème porté par l’OIF : «Cités francophones durables : l’innovation numérique au service des politiques environnementales urbaines des pays francophones en développement». Des primes ont été attribuées aux trois premières équipes avec une incubation pendant une année en vue de développer leur solution sous l’encadrement de professionnels. Le porteur du projet de l’équipe gagnante a également bénéficié d’une prise en charge totale pour une participation au village de l’innovation à la COP21 de Paris.

Lamiae Boumahrou

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