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Réduction de la pollution numérique : Un nouveau défi écologique

Réduction de la pollution numérique : Un nouveau défi écologique

Le secteur informatique serait responsable de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Plus inquiétant encore, la forte augmentation des usages digitaux milite en faveur d’un doublement de cette em-preinte carbone d’ici 2025.

 

Par M. Diao

 

La pollution numérique n’est autre que celle engendrée par toutes les nouvelles technologies. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie de l’Hexagone a attiré l’attention sur le fait que les émissions de CO2 du secteur numérique sont dues pour la moitié au fonctionnement d'Internet (transport et stockage des données, fabrication et maintenance de l'infrastructure du réseau) et pour l’autre moitié à la fabrication des équipements informatiques (ordinateurs, smartphones, tablettes, etc.).

Réduire la pollu-tion numérique sera l’un des grands défis environnementaux dans un contexte où tout porte à croire que le télétravail, la visioconférence et l’enseignement à distance vont se démocratiser à grande échelle. Il faut rappeler que toute la chaîne de fabrication des équipements numériques utilise des énergies fossiles, notamment pour l'extraction des composants et le transport, la fabrication des pièces détachées, l'assemblage du produit fini et la distribution, nécessitant aussi le transport.

D’après Green Peace France, la fabrication d’un smartphone, qui requiert des dizaines de métaux en provenance du monde entier, est polluante (tantale congolais, lithium bolivien, or australien, terres rares chinoises, etc.). Le coro-laire de l’accroissement de la dématérialisation qui a le vent en poupe aussi bien dans les pays développés que dans ceux en passe de le devenir est l’augmentation de l’exploitation des matières premières précitées. Le réseau Internet, composé d’une pléthore d’équipements informatiques (ordinateurs, câbles, antennes, etc.), génère aussi un coût énergétique non négligeable.

4% des émissions mondiales de CO2

Le secteur informatique serait responsable aujourd’hui de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Plus inquiétant encore, la forte augmentation des usages milite en faveur d’un doublement de cette empreinte carbone d’ici 2025.

Le nombre d’utilisateurs d’Internet devrait atteindre 4 milliards de personnes en 2030 contre 3 milliards actuellement. Autres données édifiantes, en raison du poids des fichiers vidéo, le streaming vidéo représente 60% des flux de données sur Internet. D’après les chiffres relayés par Green Peace France, la consommation mondiale de streaming vidéo émet chaque année 300 millions de tonnes de CO2.

Une pollution numérique qui serait équivalente à celle d’un pays comme l’Espagne, qui compte plus de 47 millions d’habitants. Les centres de données utilisent davantage les énergies fossiles que les énergies renouvelables. Cette donne doit changer en raison de la compétitivité des énergies renouvelables, de plus en plus abordables en termes de coût. Et ce, en raison de la maturité des technologies utilisées.

Des pistes vertueuses

Pour la promotion d’un Internet plus respectueux de l’environnement, Green Peace France a mis en relief deux principales propositions, susceptibles de faire la différence. Il s’agit pour les consommateurs de participer à l’allongement de la durée de vie des équipements informatiques, en évitant par exemple de renouveler prématurément les ordinateurs, les smartphones, les tablettes, etc.

L’autre solution proposée est la réduction de la lecture des vidéos en ligne. Il serait mieux de privilégier le téléchargement au streaming vidéo sur Youtube par exemple. L’utilisation de la 4G pour la lecture des vidéos est aussi déconseillée, et ce au profit du wifi.

La 4G consommerait 23 fois plus d’énergie que le wifi. Toujours parmi les recommandations respectueuses de l’environnement, il y a le visionnage des films en basse définition moins énergivore que ceux en format HD. Par ailleurs, rappelons que le recyclage des équipements technologiques en fin de vie n’est pas un exercice aisé. Le design des appareils complique la récupération des métaux.

En effet, seul 1% du tantale est recyclé. Près de 75% des déchets disparaissent des filières européennes de recyclage et se retrouvent illégalement en Chine, en Inde ou en Afrique, avec des conséquences sociales et environnementales catastrophiques (prolifération anarchique des décharges d’ordures sauvages).

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