La participation d’environ 7.000 personnes à la MedCOP Climat, tenue à Tanger, a dépassé toutes les attentes. Les présidents des régions et les maires des villes d’environ 20 pays méditerranéens ont signé une charte dans laquelle ils s’engagent pour une alliance de tous autour d’une idée nouvelle, ouverte et ambitieuse de la gouvernance climatique des territoires.
Plus que jamais, les questions climatiques sont au coeur des préoccupations de la communauté internationale qui a pris conscience de l’enjeu du volet climatique, longtemps marginalisé. Cette prise de conscience s’est confirmée lors de la MedCOP Climat qui s’est tenue les 18 et 19 juillet à Tanger et qui a enregistré la participation de plus de 7.000 personnes, alors que les organisateurs ne tablaient que sur 2.000.
Pendant deux jours, acteurs étatiques et non-étatiques, particulièrement des régions et des villes de 22 pays du pourtour méditerranéen se sont réunis autour d’une même table pour débattre des dangers qui menacent la région, trouver des solutions concrètes et, surtout, pour consolider l’esprit de l’union méditerranéenne le climat né en juin 2015 à Marseille lors de la MedCOP21.
Cette réunion des parties concernées par l’action en Méditerranée, qui s’est tenue à mi-chemin entre la COP21 et la COP22, a toute son importance vu les risques auxquels le bassin est exposé. Des risques de plus en plus graves, selon le rapport du GIEC (Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat) qui prévoit que d’ici 2100, les températures moyennes pourraient augmenter jusqu’à 7,5°C et les précipitations moyennes baisseraient jusqu’à 60%. Des chiffres alarmants qui poussent aujourd’hui les pays des deux rives à prendre le taureau par les cornes pour passer à l’action.
La cérémonie d’ouverture de la 2ème édition de la MedCOP a été marquée par le message royal dans lequel le Souverain a précisé que consolidation et pérennisation pourraient être les maitres-mots de la MedCOP Climat.
«La MedCOP Climat de Tanger constitue un moment privilégié pour donner une impulsion décisive à des projets emblématiques, tels par exemple la création d’un groupe d’experts sur les changements globaux en Méditerranée, la création d’une plate-forme méditerranéenne de compensation carbone volontaire et éthique, ou encore le développement du fonds fiduciaire pour les aires marines protégées», lit-on dans l'extrait du message Royal.
L’alliance méditerranéenne pour le climat a tout intérêt à se consolider davantage dans l’optique de porter la voix de la Méditerranée lors de la COP22 et de montrer que malgré les défis socioéconomiques et géopolitiques de la région, les pays du pourtour s’engagent à devenir des acteurs dans la lutte contre ce fléau du XXIème siècle. La MedCOP Climat vise, entre autres, à renforcer les solidarités financières en augmentant l’utilisation des mécanismes déjà existants, valoriser l’évolution des comportements individuels et collectifs, accroître les compétences techniques et mobiliser les différentes composantes de la société…
L’urgence est de mise
Il faut agir et vite, tel est le message véhiculé par les différents intervenants et acteurs lors de cette messe climatique, non sans insister sur un point important, à savoir la nécessité de renforcer la coopération dans le domaine climatique entre les pays méditerranéens. Car la question du climat n’a pas uniquement une dimension environnementale, mais également humaine, économique, culturelle…
Ces dimensions, autrefois négligées dans les négociations climatiques, ont pris une place importante dans le programme de cette MedCOP Climat. Genre et climat, science et société, migration, justice climatique ou encore accès à l’eau, sont autant de thématiques qui ont été abordées lors de ce congrès méditerranéen.
Les femmes, les jeunes ainsi que la société civile qui ont pris part à cette rencontre, ont fortement salué l’initiative d’impliquer les catégories les plus touchées par les changements climatiques auxquelles, malheureusement, parole est rarement donnée.
En effet, un intérêt particulier a été accordé à la société civile, qui a participé avec pas moins de 4.000 militants associatifs dans le domaine de l’environnement, mais aussi aux jeunes qui ont marqué cette 2ème édition de la MedCOP par leur engagement et leur forte implication dans ce processus de lutte contre le changement climatique.
L. Boumahrou