Lancé en 2005, le PNA s’est fixé comme objectifs d’atteindre un taux d’épuration des eaux usées de 60% en 2020 et 100% en 2030.
Pour l’heure, ce taux est de 45,4%.
L’intervention récente de Nezha El Ouafi, secrétaire d’État chargée du Développement durable, lors du «Carrefour diplomatique» qui s’est tenu à Rabat, a permis d’en savoir un peu plus sur le Programme national d'assainissement liquide et d'épuration des eaux usées (PNA).
Selon la secrétaire d’État, le PNA a permis à ce jour d’atteindre un taux d’épuration des eaux usées de 45,4% et la réalisation de 140 stations de traitement des eaux usées (Step) et émissaires, dont 55 avec le traitement tertiaire.
Cette annonce légitime une question majeure : les objectifs fixés par le PNA seront-ils atteints dans les délais impartis ? Au regard des chiffres précités, il serait hasardeux de répondre par l’affirmative.
Pour rappel, le PNA, lancé en 2005 conjointement par le Département de l'environnement et le ministère de l'Intérieur, s’est fixé comme objectifs spécifiques pour l’horizon 2020 et 2030, l’atteinte d’un taux de raccordement global au réseau d’assainissement en milieu urbain de 80% en 2020 et de 100% en 2030, avec un volume des eaux usées traitées de 60% en 2020 et de 100% en 2030. Si plusieurs incertitudes planent sur l’atteinte des objectifs au regard des réalisations annoncées, le caractère crucial du PNA a trait entre autres, à l’amélioration des conditions sanitaires dans les communes concernées et celles de l’environnement des bassins hydrauliques. Dans le même ordre d’idées, cette politique publique a plusieurs impacts positifs sous l’angle économique pour ne citer que la création d’emplois en particulier dans l’ingénierie, le BTP et le tourisme.
330 villes et centres urbains concernés
Concrètement, le PNA concerne la réhabilitation et l’extension du réseau, le branchement et le renforcement du réseau pluvial ainsi que la réalisation des stations d’épuration (traitement primaire, secondaire, voire tertiaire). Le but étant d’équiper 330 villes et centres urbains, ce qui représente près de 10 millions d’habitants. La réalisation du programme nécessite la bagatelle de 43 Mds de DH d’investissement d’ici 2020. Partant, force est d’admettre que la mobilisation de ce montant suppose des efforts conséquents de la part des opérateurs, de l’Etat et de ses démembrements. Rappelons qu’au départ, le programme devrait être financé à hauteur de 70% par les opérateurs et 30% par les subventions de l’Etat et les contributions des collectivités locales et des agences du bassin.
Ceci dit, les différentes parties prenantes se sont visiblement aperçues de l’inopportunité de ce montage financier, puisque depuis 2012, il a été convenu que le financement se fera à parts égales (50% par les opérateurs et 50% par l’Etat sous forme de subventions). A noter enfin, que dans l’optique de générer davantage de ressources financières, un compte d’affectation spéciale, qui n’est autre que le Fonds national d’assainissement liquide et d’épuration des eaux usées (Faleeu), a été créé. ■
Momar Diao