Participante-clé de la COP21 à Paris, la délégation marocaine fait face à un double enjeu : d’une part, être un acteur-phare de cette Conférence et, d’autre part, y apporter un soin tout particulier pour préparer au mieux la COP22 que le Royaume accueillera à Marrakech, en novembre 2016.
Participante-clé de la COP21 à Paris, la délégation marocaine fait face à un double enjeu : d’une part, être un acteur-phare de cette Conférence et, d’autre part, y apporter un soin tout particulier pour préparer au mieux la COP22 que le Royaume accueillera à Marrakech, en novembre 2016.
La délégation marocaine, conduite par SM le Roi Mohammed VI, comprend près de 700 participants parmi lesquels figurent des ministres, des industriels, des associations et un comité interministériel. Elle fait preuve d'un engagement sans faille en faveur du développement humain.
Le Royaume prend très à coeur son rôle d’intervenant durant cette conférence parisienne. Et pour cause, le Royaume a été sélectionné pour accueillir, à Marrakech, la COP22, qui est prévue en novembre 2016.
La délégation marocaine entend ainsi communiquer sur la politique environnementale nationale et sur le modèle économique avant-gardiste du Maroc, orienté vers les secteurs d’avenir, tels que les énergies renouvelables, la gestion intégrée des ressources en eau, les éco-industries, les bio-industries, les déchets ainsi que les économies circulaires.
Trois pavillons Maroc ont été aménagés au Parc des expositions du Bourget spécialement conçu pour accueillir la COP21. On y retrouve tout d’abord un stand officiel où sont prévus des ateliers et des sessions de travail en B to B, des journées à thèmes et un espace pour soutenir la politique du Royaume en faveur du développement durable.
Un autre pavillon Maroc s’étend sur 184 m2. Y sont exposés de façon interactive, moderne et innovante huit thèmes relatifs à la problématique environnementale : industrie, énergie, agriculture, eau, habitat, transport, finance-climat et environnement.
Quant au troisième espace, il s’agit d’un stand qui présente et met en valeur la COP22, que la cité ocre accueillera l’an prochain. «Un Paris réussi veut dire un Marrakech réussi», a déclaré la ministre chargée de l’Environnement, Hakima El Haité, en référence à l’accueil de la COP22, en 2016.
La COP21 accueille 10.000 délégués et autant d'observateurs et journalistes : c'est la plus grande Conférence climat, la plus grande concentration de chefs d'Etat réunis par l'ONU hors de son assemblée annuelle, et la plus grande réunion diplomatique jamais organisée en France.
L’objectif de ces deux semaines est d’élaborer le premier accord engageant l'ensemble de la communauté internationale à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, afin de limiter le réchauffement global à +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Le marathon des négociations devra durer jusqu'au 11 décembre.
Passages clés du discours royal
Extraits du discours royal historique, lu par SAR Moulay Rachid et salué par la communauté internationale, lors de l’ouverture de la COP21
1. Le rendez-vous qui est le nôtre aujourd’hui à Paris, n’est pas et ne peut plus être celui des Sommets et des Conférences que la communauté des Nations inscrit régulièrement dans l’agenda des relations internationales. La Conférence de Paris et celle que Mon pays se propose d’accueillir dans un an à Marrakech, seront d’abord les conférences fondatrices du futur que nous avons le devoir et la responsabilité de léguer à nos enfants.
2. L’enjeu de nos discussions n’est ni idéologique, ni diplomatique, ni même économique au sens conventionnel de nos débats et de nos rencontres antérieures. Chacun sait maintenant que la menace est planétaire et qu’aucune nation, aucune région, aucun continent n’échappera aux conséquences du dérèglement climatique.
3. Longtemps, nous avons voulu ne pas voir. Longtemps, trop longtemps, nous avons retardé le moment de la conscience. Nous avons joué avec des hypothèses qui se sont révélé autant de faux-fuyants.
4. Le Royaume du Maroc est devenu l’un des acteurs majeurs de la transition énergétique dans le monde et plus particulièrement sur le Continent africain.
5. La sonnerie de l’alarme a été entendue, même par les plus sourds. La prise de conscience est générale. Certes, ces pays avancent, mais chacun à son rythme, chacun avec sa stratégie originale. Ils avancent en traçant leur chemin au milieu de contraintes qu’il n’est pas possible d’ignorer.
6. Le continent africain mérite une attention particulière. Un continent qui partout s’éveille et se découvre et prend confiance. C’est donc en Afrique, continent de l’avenir que se jouera l’avenir de notre planète.
Visite du stand marocain par SM le Roi
Lundi 30 novembre, le Roi Mohammed VI a visité les pavillons du Maroc et de la COP22, aménagés sur le site de la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP21) qui se tient du 30 novembre au 11 décembre au Bourget, en région parisienne.
Le Maroc y est fortement représenté, et ce à double titre : pour sa contribution jugée l'une des meilleures au monde et aussi en préparation de la COP22, qui aura lieu à Marrakech en novembre 2016. La ministre déléguée chargée de l'Environnement, Hakima El Haité, a dévoilé à SM le Roi les objectifs et les espaces des deux pavillons. Le pavillon de la délégation marocaine a pour objectifs de communiquer, valoriser et informer sur la participation du Maroc à la COP21, et de mettre en exergue la politique marocaine en faveur du développement durable, notamment par la programmation de side-events et de réunions pendant toute la durée de la conférence de Paris.
Ce pavillon comprend des espaces VIP, des bureaux, une salle de réunions, un espace de rencontres et un espace side-events.
À Paris règne une ambiance très différente
Paris a relevé la tête et s’est parée d’un décor élégant à l’approche des fêtes de fin d’année. La Tour Eiffel a une allure toute écologique, en se drapant de couleurs et de slogans rappelant la nature et les valeurs qu’elle nous enseigne : résilience, amour, sérénité, etc. Cependant, la sobriété s’impose également par rapport aux années précédentes dans les circonstances plus que particulières de cette période où l’état d’urgence est plus que jamais en vigueur après les attentats qui ont fait 130 morts le 13 novembre dernier.
Dimanche 29 et lundi 30 novembre, les usagers des transports en commun sont restés incrédules : métros, bus et RER étaient gratuits pour l’ensemble de la population et sur tout le réseau de l’Ile de France. La cause : il s’agissait de ne pas emprunter les routes qui étaient en grande partie fermées en raison de l’arrivée dans la capitale française de 150 chefs d’Etats, accompagnés des délégations de 195 pays.
La mobilisation des forces de sécurité est impressionnante, mais au coeur de la ville, ce qui interpelle le plus, c’est le climat de solidarité humaine que chacun s’emploie à créer, comme si tous voulaient contribuer à l’apaisement et amorcer un tournant positif. Par une gentillesse nouvelle, la population cherche à se rassurer et il fait donc bon vivre dans la capitale au milieu de cette ambiance, qui contraste avec d’autres temps.
Alors que la circulation était réduite de 10 fois, un véritable ballet de discours et de multiples rencontres ont eu lieu dans le site spécialement aménagé du Bourget, véritable forteresse dont la sécurité est directement assurée par les forces américaines de l’ONU et quelque 2.800 policiers et militaires français en alerte.
45.000 participants sont réunis pour ce moment historique que tous s’accordent à considérer comme extrêmement important et déterminant pour l’avenir de la planète.
Chaîne humaine formée pour alerter sur l’urgence climatique
La veille de l’ouverture officielle, qui était également le jour de l’arrivée des Chefs d’Etats et de Premiers ministres du monde entier, une chaîne humaine pour le climat a été constituée reliant les différents lieux où ont eu lieu les attentats du 13 novembre. Cette chaîne humaine, qui s’est déroulée dans le calme et a rassemblé des milliers de participants en provenance du monde entier, a été suivie de troubles causés par des éléments qui s’en sont pris aux forces de sécurité, ce qui a donné lieu à 187 arrestations. Les forces de l’ordre ont rapidement repris le contrôle et le président François Hollande ainsi que le Premier ministre, Manuel Valls, ont regretté des débordements totalement inacceptables, qui ont également porté atteinte à la mémoire des victimes des attentats du 13 novembre.
De notre correspondante à Paris, Laura Agroum