En ma qualité de partie prenante dans l’éducation des enfants à travers ma fonction de Directrice générale d’un groupe scolaire, je me sens interpelée par ce concept de développement durable dont on parle souvent aux niveaux international et national.
La lecture des écrits me laisse tout de suite comprendre qu’une forte menace pèse sur l’avenir de la planète, et donc de toute l’humanité si des mesures nécessaires ne sont prises d’urgence pour lutter contre la surexploitation et la dégradation qualitative des ressources naturelles, à savoir l’eau, la biodiversité, l’air, les sols, etc. Je comprends aussi que la réussite passe par le développement humain et la responsabilisation de la génération actuelle vis-à-vis des générations futures. Le Sommet de la terre en 1992 n’a-t-il pas convenu que «Le développement durable est celui qui satisfait les besoins de la génération actuelle sans priver les générations futures de la possibilité de satisfaire leurs propres besoins». Plus proche de nous, la Conférence des parties pour le changement climatique (COP21) qui détermine les mesures à prendre pour sauver la terre, a énoncé dans ses différents articles que l’éduction est «importante», «pertinente» et que les Etats doivent «prendre des mesures pour l’améliorer». Au niveau national aussi, on insiste sur les stratégies et mesures à prendre pour l’éducation des enfants. C’est clair, il y a unanimité sur la conclusion qu’il ne peut y avoir de durabilité de l’humanité sans l’acquittement des générations actuelles pour préparer les enfants à affronter les menaces de l’avenir et ne pas être les victimes de leur irresponsabilité. C’est aussi une question d’équité et de justice intergénérationnelle. Restons au Maroc et posons-nous la question de savoir ce qui a été réalisé effectivement. Sans rentrer dans les détails, les réalisations sont trop limitées par rapport à l’ampleur du défi. Beaucoup de choses restent à faire, surtout dans un cadre de mobilisation générale, concertée et cohérente des pouvoirs publics, dont notamment les représentations locales des départements ministériels chargés de l’Environnement et de l’Education, aussi bien dans les milieux rural qu’urbain, les ONG dont les associations de parents d’élèves, sans oublier le rôle des élus locaux, des maisons de jeunesse, des colonies de vacances, des familles, etc. Là encore, sans rentrer dans les détails, la stratégie et le plan d’action à élaborer doivent reposer sur les principes de la durabilité des ressources naturelles (Eau, forêts, espaces verts, hygiène du milieu, pollution de l’air, déchets, énergie/électricité, alimentation saine, etc.), de la multiplication des formations à travers la démarche de la formation des formateurs, de la production et la large diffusion des outils pédagogiques et supports audiovisuels, de la complémentarité entre l’établissement scolaire et les sorties écologiques sur le terrain, etc. Il me semble nécessaire de souligner que l’éducation environnementale est un processus à construire en l’intégrant aux autres disciplines enseignées. Il demande plus la mobilisation des moyens humains disponibles que des ressources financières supplémentaires.
Nadia Ouazzani, Directrice générale du groupe scolaire El Hanane.
Ex-professeur des sciences de la vie et de la terre Ex-conseillère pédagogique Vice-présidente régionale de l'Association des femmes chefs d'entreprises Membre actif dans d'autres ONG oeuvrant dans les domaines de la culture et de la nutrition saine Distinction internationale: décoration de Melvin Jones des Services caritatifs de Lions Club