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Grand-messe climatique : Les temps forts de la COP22

Grand-messe climatique : Les temps forts de la COP22

COP LBEn marge de la cérémonie d’ouverture du Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de la COP22, le Souverain a adressé un message fort aux participants, dans lequel il a rappelé l’importance de cette étape de Marrakech dans le processus de lutte contre les changements climatiques.

Une étape qui constitue un tournant décisif dans le processus de mise en œuvre de l’Accord historique de Paris.

«De nombreuses promesses ont été faites dans de multiples conférences antérieures. Mais notre conférence aujourd’hui est celle de la vérité et de la clarté; une conférence pour prendre nos responsabilités devant Dieu et l’Histoire, et devant nos peuples», a indiqué le Souverain. En effet, l’heure des promesses est révolue. Elle doit laisser la place à l’action et à la concrétisation des décisions prises. Face à l’urgence, il n’y a plus de temps à perdre. Le Roi l’a d’ailleurs précisé en soulignant que l’humanité attend plus que la simple annonce d’engagements et de principes pour enrayer le réchauffement climatique et en atténuer les effets.

Et c’est à Marrakech que les différentes parties engagées dans ce processus doivent prouver leur détermination à aller jusqu’au bout et passer à l’action.

«Les résultats de la Conférence de Marrakech sont plutôt un test réel pour mesurer la fiabilité des engagements que nous avons souscrits et la crédibilité des parties qui les ont annoncés», a affirmé le Roi Mohammed VI.

Les attentes sont énormes, particulièrement celles des pays insulaires et en voie de développement, notamment ceux de l’Afrique.

Un continent qui a été placé au cœur de cette COP22 eu égard aux menaces et aux risques climatiques qui la guette.

A ce propos, le Souverain a précisé que «la tenue de cette conférence en Afrique nous incite à donner la priorité à la nécessité de remédier aux impacts négatifs des changements climatiques, qui ne cessent d’empirer dans les pays du sud et les pays insulaires menacés dans leur existence même».

La voix de l'Afrique

La fragilité de l’Afrique face à ce fléau requiert, en effet, une attention particulière et une mobilisation plus forte aussi bien de la communauté internationale que des pays africains eux-mêmes. C’est dans cette optique que le Souverain a convié le mercredi 16 novembre les Chefs d’Etat et de délégations d’Afrique au 1er Sommet africain de l’action. «J’ai pris l’initiative de vous convier à ce Sommet, afin que notre Continent harmonise la lutte contre les changements climatiques, et l’action en faveur du développement durable», a affirmé le Souverain.

Un sommet de haut niveau qui a permis à l’Afrique d'acter sa ferme volonté de prendre en main son destin, de parler d’une seule voix et d’unir ses forces pour lutter contre le dérèglement climatique et renforcer sa résilience.

Le Royaume s'engage de ce fait par la voix de son Souverain à fournir tous les efforts nécessaires pour la consolidation de la sécurité et de la stabilité régionales.

«A ce titre, il est déterminé à renforcer sa contribution à la défense des intérêts vitaux du continent, aux côtés de ses pays frères et, bientôt, au sein de l’Union africaine», assure le Roi Mohammed VI dans son discours d'ouverture du sommet. Un sommet tourné vers l’action, dont la vocation principale est de mettre en cohérence, de prioriser et de donner une nouvelle impulsion aux initiatives et projets structurants en matière de lutte contre les changements climatiques et de développement durable.

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Ouverture de la CMA1: Lors de l’ouverture de la 1ère réunion des Parties à l’Accord de Paris (CMA1), le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a rappelé que les enjeux du changement climatique sont plus importants que jamais. Il a également précisé qu’aucun pays, indépendamment de ses ressources ou de sa puissance, n’est épargné par les impacts des changements climatiques. C’est d’ailleurs ce qui explique l’engouement pour l’Accord de Paris. A l’issue de la conférence de presse, le Secrétaire général des Nations unies et la Secrétaire exécutive de la CCNUCC ont accueilli en présence du Roi Mohammed VI et du président de la COP22, Salaheddine Mezouar, les Chefs d’Etat et de gouvernement participant à la COP22. Ils ont ensuite participé aux activités protocolaires de l’ouverture du Segment de haut niveau (High-Level Segment) et de la première réunion de CMA1.

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Les élus locaux et régionaux en conclave à Marrakech : Venus des quatre coins de la planète, nombreux sont les élus locaux et régionaux qui ont pris part à la deuxième édition du Sommet des élus locaux et régionaux pour le climat à Marrakech pour débattre d’une question primordiale : le «financement de la mutation durable des territoires».

Relever les défis environnementaux repose sur la capacité des villes et des territoires dans la lutte face au changement climatique mais aussi sur le rôle qu’elles doivent jouer dans la mise en œuvre des NDCs ainsi que de l’Accord de Paris. C’est la raison pour laquelle la dynamique internationale a placé la résilience des villes et des collectivités locales au centre des débats. Conscient de cette composante, de nombreux territoires se sont engagés de manière volontaire dans des objectifs ambitieux de réduction des émissions, y compris dans des objectifs de neutralité carbone et de recours à 100% d’énergies renouvelables. Toutefois, pour y arriver, il va falloir mobiliser des financements adaptés et compatibles à la réalité locale de chaque pays. Plus de 2,5 milliards de dollars par an d’investissement dans des infrastructures résilientes, inclusives et climato-compatibles seraient nécessaires pour maintenir le réchauffement climatique à deux degrés d’ici 2050.

MAPPH 20161114 0074 MAP mapL’éducation, un pilier de la lutte contre le changement climatique : SAR Lalla Hasnaa, présidente de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, a présidé la cérémonie d’ouverture de la Journée de l’éducation à la COP22. Dans son allocution, la princesse a évoqué l’article 12 de l’Accord de Paris qui réaffirme l’importance cruciale que revêtent l’éducation, la formation et la sensibilisation dans la lutte contre le changement climatique. Elle a appelé les différentes parties prenantes à mutualiser leurs efforts pour développer et améliorer l’éducation environnementale, notamment dans les domaines en lien avec le climat. Lalla Hasnaa a également rappelé que le Maroc, dans le cadre de la Charte nationale de l’environnement et du développement durable, a hissé la culture de la protection de l’environnement en partie intégrante des cursus de l’enseignement du 1er cycle, du supérieur et de la formation professionnelle. La cérémonie d’ouverture a également été marquée par l’appel des jeunes reporters sous le thème : «Nous sommes à la COP 22, nous agissons pour le climat», et le lancement des lignes directrices sur l’autonomisation du climat «Accélérer les solutions par l’éducation, la formation et la sensibilisation du public».

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L’économie bleue au centre de la COP22 : La croissance bleue a été au centre d’un évènement de haut niveau tenu en parallèle à cette grand-messe climatique lors de laquelle les participants ont débattu des nombreux défis liés à ce concept et examiné plusieurs initiatives visant à promouvoir la résilience des océans aux conséquences du changement climatique. A l’occasion de cette discussion, organisée par le ministère marocain de l’Agriculture autour du thème «l’Afrique en action pour la pêche et l’agriculture dans le contexte du changement climatique», les participants ont mis en lumière l’importance des océans et du secteur halieutique, notamment vis-à-vis du développement économique et social de plusieurs États africains. Ils ont également souligné la nécessité d’empêcher les conséquences désastreuses du changement climatique qui se manifestent par la montée de l’acidification, le déclin de la biodiversité et qui sont exacerbées par des pratiques de pêche non durables.

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Opérationnalisation de l’Accord de Paris : Pour donner un coup de pouce à la mise en œuvre de l’Accord de Paris, le Maroc et l’Allemagne ont initié lors de la COP22 une nouvelle coalition. À travers cette plateforme de partenariat sur les NDCs, 42 pays développés et en voie de développement (parmi lesquels le Maroc, la Côte d’Ivoire, l’Afrique du sud, le Congo, les Maldives, les îles Marshall, les îles Seychelles, le Chili ou encore la Colombie) ainsi que plusieurs institutions internationales, travailleront ensemble pour garantir aux pays menacés de recevoir le soutien technique et financier dont ils ont besoin pour atteindre leurs objectifs climatiques et de développement durable, aussi rapidement et efficacement que possible.

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Initiative 3S : Le Maroc et le Sénégal (COP22 et Nepad) ont organisé en marge de la COP22 une réunion ministérielle sur la soutenabilité, la stabilité et la sécurité en Afrique (3S), dont l’objectif est de parvenir à un accord entre les pays africains sur des mesures concrètes face aux défis environnementaux qui menacent le continent. Une réunion qui a rassemblé 54 ministres africains et donné lieu à l’élaboration de la Déclaration de Marrakech visant à instaurer la «soutenabilité, la stabilité et la sécurité en Afrique». Ladite déclaration stipule qu’une task-force pour les 3S veillera à demander aux Etats membres d’œuvrer pour prévenir les effets dangereux des changements climatiques sur les zones instables et fragiles. Comme elle spécifie d’exhorter les Etats membres ainsi que la communauté internationale à fournir des alternatives aux déplacements et à la radicalisation et à proposer des solutions à long terme en se focalisant sur les groupes vulnérables.

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Renforcement des capacités : La deuxième semaine des négociations de la COP22 a été marquée par le lancement d’une nouvelle initiative internationale pour soutenir la collaboration et l’échange entre les centres de recherche et think tanks internationaux sur le changement climatique. Le Réseau international des centres d’excellence et de think tanks pour le renforcement des capacités sur le changement climatique (INCCCETT 4CB) est le résultat d’une collaboration entre 13 centres et think tanks d’Afrique, d’Europe, d’Asie et d’Amérique latine, chacun possédant une expertise conséquente en matière d’élaboration de plans sur les changements climatiques, de données liées au climat, de recherche et développement, et de renforcement des capacités. A l’occasion de ce lancement, le Réseau a publié une déclaration d’intention, détaillant les domaines de coopération et la marche à suivre pour améliorer et optimiser la livraison d’un renforcement des capacités ciblé et adapté. Les membres se sont engagés à fixer un secrétariat permanent au Centre de compétences du changement climatique (4C Maroc) au Maroc.

Dossier réalisé par L. Boumahrou

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