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Gazoduc Nigeria-Maroc: un catalyseur de l'intégration africaine

Gazoduc Nigeria-Maroc: un catalyseur de l'intégration africaine

Le gazoduc Nigeria-Maroc, dont le lancement a été officialisé en 2016 lors de la visite du Roi Mohammed VI à Abuja, symbolise bien plus qu'une simple infrastructure énergétique.

 

Par K.A

D’un coût estimé à plus de 25 milliards de dollars, et s'étendant sur environ 5.700 km, le gazoduc reliera les champs gaziers du Nigeria, premier producteur continental de pétrole, au Royaume du Maroc le long de la façade atlantique de l’Afrique de l’Ouest. Ce projet colossal, déclaré comme le «plus grand projet d’infrastructure d’Afrique», vise à favoriser l’intégration du continent africain, contribuant ainsi à la stabilité, au développement économique et à la création d’emplois.

Dans son discours à l'occasion du 48ème anniversaire de la Marche Verte, le Roi Mohammed VI a souligné que «le projet stratégique du gazoduc Maroc-Nigeria est considéré comme un levier d’intégration régionale visant à réunir les conditions d’un décollage économique commun et à enclencher une dynamique propice au développement de la bande atlantique de l'Afrique».

Le gazoduc, prévu pour transiter par une dizaine de pays, dont la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal, la Mauritanie et l'Espagne, constitue un modèle d'intégration régionale. En plus d'assurer un approvisionnement fiable en énergie et une résilience accrue contre les chocs exogènes des prix des produits énergétiques, le projet participera activement à l'intégration économique de l'Afrique de l'Ouest. Cette initiative s'inscrit dans la vision du Maroc de plaider en faveur du renforcement des moyens de coordination et de coopération entre les pays africains pour réaliser une intégration économique régionale.

«Fidèle à son engagement en faveur de l’intégration régionale en Afrique, le Maroc a toujours agi, de concert avec ses partenaires africains, pour mettre en place des projets transformateurs capables d’améliorer considérablement la qualité de vie de millions de personnes en Afrique», a précisé le Roi dans un message adressé aux participants à la 4ème édition du Forum pour l’Investissement en Afrique (AIF), qui s’est tenu récemment à Marrakech. Amina Benkhadra, Directrice générale de l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), a souligné, lors de l’AIF, que ce projet stratégique va contribuer à l'intégration du continent africain, favorisant l'accès à l'énergie et développant des secteurs industriels et miniers essentiels.

«Nous avons eu la chance d'avoir des visions et des stratégies extrêmement ambitieuses dans plusieurs secteurs. Nous pouvons citer parmi ces secteurs celui de l'industrie, de l'énergie, des phosphates, de l'agriculture», s'est félicitée la DG de l’ONHYM. Grâce à cette vision de l'industrie, a-t-elle soutenu, le Royaume est aujourd'hui un pays phare dans la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (MENA - Middle East and North Africa), qui est en train de développer toute la chaîne de valeur de la production des précurseurs et des batteries, nécessaires pour les véhicules électriques et qui seront extrêmement importantes en 2030 et 2040.

Sur le plan technique, le gazoduc Nigeria-Maroc est bien plus qu'une simple infrastructure de transport de gaz. Il représente une connectivité énergétique majeure entre les principaux producteurs de gaz en Afrique et ouvre la voie à une intégration plus profonde du marché régional de l'électricité. La longueur impressionnante du gazoduc n'est pas seulement une prouesse technique, mais aussi une démonstration de l'engagement envers une intégration régionale plus étroite. Il devrait profiter à plus de 400 millions de personnes sur le continent et contribuer significativement au développement socioéconomique de l'Afrique de l'Ouest.

En définitive, le projet du gazoduc NigeriaMaroc a des implications économiques et sociales significatives. Il illustre la force de la coopération Sud-Sud, contribue à la stabilité économique des pays traversés, favorise la création d'emplois et renforce la compétitivité régionale. De plus, il offre la possibilité de structurer un marché régional de l'électricité, ouvrant la voie à un développement plus équilibré et durable. 

 

 

 

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