L’ONEE vient de dévoiler les adjudicataires de l’appel d’offres relatif au projet Gas To Power. Le cabinet Ashurst et la banque Middle East Limited HSBC toucheront respectivement 20 MDH (HT) et 73 MDH (HT).
La 4ème étape de la feuille de route pour la mise en œuvre du plan de développement du GNL vient d’être bouclée. Il s’agit du choix des partenaires internationaux. En effet, un an après le lancement de l’appel d’offres relatif au projet Gas To Power, l’ONEE, chargé de la mise en œuvre du projet, vient de dévoiler les deux conseillers techniques et financiers qui l’accompagneront dans la réalisation de ce mégaprojet, et ce conformément à la législation et la réglementation en vigueur, à savoir la loi 40-09 relative à l’ONEE. Ainsi, le cabinet Ashurst et la banque Middle East Limited HSBC ont remporté cet appel d’offres qui consiste en la mise en œuvre de la feuille de route du GNL, dans l’objectif de répondre aux besoins du Maroc en gaz naturel, estimés à près de 5 milliards de m3 à l’horizon 2025. Pour son assistance juridique, le cabinet Ashurst va percevoir une enveloppe de 20 MDH (HT), soit 1,9 million d’euros. Pour l’assistance et le conseil financier, la HSBC va encaisser 73 MDH (HT), soit 7,2 millions de dollars.
L’ONEE a ainsi respecté, voire même avancé le délai qui a été fixé pour l’achèvement de cette étape, à savoir mars 2017. L’Office rattrape ainsi le retard de 6 mois qu'il avait accusé pour le lancement dudit appel d'offres.
A noter que pour un investissement de 19,4 Mds de DH (2,2 milliards de dollars), le projet consiste à construire deux centrales d’une capacité de 1.200 MW chacune au niveau de Jorf Lasfar et à Dhar Doum, à 120 km environ au sud de Tanger. Il prévoit également la réalisation d’un terminal GNL (gaz naturel liquéfié) doté de capacité de réception et de stockage et d’une unité de regazéification du GNL. La construction d’un gazoduc de transport de gaz est également envisagée. D’une longueur de 400 km, il reliera le terminal GNL au gazoduc Maghreb-Europe (GME) et permettra de desservir les futures centrales CCGT et les unités industrielles. Ces infrastructures mobiliseront, quant à elles, un investissement d’environ 20 Mds de DH (2,4 milliards de dollars).
Cette nouvelle étape confirme la volonté du Maroc d'accélérer l’introduction du GNL dans son bouquet énergétique en vue de réduire sa dépendance aux marchés internationaux, de garantir son approvisionnement énergétique et de répondre à ses besoins croissants en électricité. Rappelons que le Maroc s’est fixé comme objectif de porter la part du GNL de 16% à 31% à l’horizon 2025.
Pour cela, les nouveaux adjudicataires devront désormais se pencher sur la mise en place d’une stratégie d’approvisionnement en menant des études, des investigations ainsi que les prospections nécessaires. Il est utile de rappeler que des négociations avaient été entamées depuis quelques mois avec trois pays, à savoir les Etats-Unis, la Russie et le Qatar. Toutefois, aucun contrat de longue durée d’achat de GNL visant à sécuriser l’approvisionnement du Maroc en gaz, n’a été conclu jusqu’à présent. Non sans conséquence aussi bien sur le plan économique que sur la concrétisation des contrats. En effet, ce retard représente un manque à gagner non négligeable, puisqu’un projet de 3 millions de tonnes de GNL par an ferait économiser à l’Etat 500 millions de dollars, soit l’équivalent de 27 millions de barils de pétrole.
L’accélération de la mise en œuvre de la feuille de route nationale du GNL est donc nécessaire pour la réalisation du mégaprojet du gazoduc régional qui reliera les ressources gazières du Nigéria à plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, au Maroc mais aussi à l’Europe. Un projet stratégique pour le continent, mais également pour notre pays qui compte jouer un rôle crucial dans l’émergence de l’Afrique.
Par L. Boumahrou