«Il est grand temps de s’unir et non plus d’être en concurrence pour que nous puissions avancer. La clé est de garder le sens de l’intérêt général». Fathia Bennis, PDG de Maroclear, et présidente de Women’s Tribune, plaide pour la parité climat.
Nous retrouvons Fathia Bennis, la PDG de Maroclear qui est aussi la présidente cofondatrice de Women’s Tribune, association créée en 2006 et qui est à l’initiative du programme «Femmes et Climat». La 1ère édition de ce programme en mai 2015 a été un franc succès et a vu la participation, aux côtés des autorités marocaines en matière de changement climatique, de nombreuses personnalités internationales, comme Nicolas Hulot, Cécile Attias, Mary Robinson.
En plein préparatifs de la 2ème édition de «Femmes et Climat» prévue fin septembre 2016 à Skhirat, Fathia Bennis déploie ses efforts sans retenue, restant absolument fidèle à son objectif prioritaire : la promotion des femmes dans les prises de décision. Elle nous dit à ce sujet : «Nous souhaitons voir les femmes s’impliquer dans la prise de décision, sinon elles doivent accepter tout ce qui est fait. Les femmes ont des solutions et en plus, elles vivent en première ligne les effets du climat. Notre association compte autant d’hommes que de femmes, il est grand temps de s’unir et non plus d’être en concurrence pour que nous puissions avancer. La clé est de garder le sens de l’intérêt général».
La PDG de Maroclear aborde l’autre cause pour laquelle elle s’investit sans limites : «les pays industrialisés qui ont fait subir la pollution aux pays pauvres doivent restituer ce qu’ils ont pris, et il est grand temps d’opter pour des technologies propres. En cela, le financement joue un rôle énorme».
Et d’ajouter : «La COP22 va nous permettre d’évaluer, de recenser les résultats positifs. Nous sommes en train de revenir à une culture à dimension humaine et saine. La société civile a un grand rôle à jouer ainsi que les médias pour sensibiliser autant que possible toute la population du Maroc et toute la région d’Afrique. Feu le Roi Hassan II disait «une goutte d’eau perdue est un crime» et notre Roi Mohammed VI a brillamment continué l’engagement de notre pays pour un développement écoresponsable, une politique renforcée par l’INDH et par la Fondation Mohammed VI présidée par Lalla Hasnaa, qui ont extraordinairement porté de nombreux projets pour la protection de l’environnement».
«Notre pays peut être fier de l’avance qu’il a sur son temps, notre peuple est naturellement enclin de par sa culture à respecter l’environnement et nous pouvons offrir cette inspiration au reste du monde. Il est temps d’être dans le partage et non plus dans la concurrence ou la compétitivité. Les entreprises doivent être partie prenante, le système bancaire doit avoir des critères en lien avec l’environnement pour ne pas financer de la même façon ce qui est nuisible à l’environnement. L’heure est arrivée de tenir compte de tout ce que nous avons appris; la tâche est immense, mais le Maroc a un énorme potentiel et doit savoir tirer parti de son avance en matière d’énergies durables», conclut la présidente de Women’s Tribune.
Par Laura Agroum