Le recyclage de déchets est un secteur important. Pourtant, il compte un nombre réduit d’acteurs formels. Les entreprises qui interviennent dans la gestion des déchets dépendent toutes, plus ou moins directement, du travail des quelque 34.000 chiffonniers informels du pays.
Par M. M
Le recyclage est un secteur important au Maroc. Officiellement, le nombre de récupérateurs des déchets est estimé à près de 10.000 personnes. Le chiffre d’affaires réalisé par cette activité est estimé à environ 168 millions DH/an pour les récupérateurs et environ 363 millions DH pour les grossistes. Toutefois, il faut admettre que ce secteur est essentiellement informel, et les récupérateurs travaillent dans des conditions économiques, sociales et sanitaires très précaires.
Sans oublier l’impact négatif de leurs activités sur l’environnement. Dans le paysage marocain de la gestion des déchets, l'économie informelle reste un défi majeur, entravant les efforts visant à promouvoir la valorisation des déchets. Malgré les initiatives gouvernementales et les investissements dans des infrastructures modernes, le secteur de la valorisation des déchets est confronté à une rude concurrence et à des pratiques informelles qui persistent. Le Maroc a fait des progrès significatifs dans la mise en place de politiques environnementales visant à réduire les déchets et à promouvoir leur recyclage. Cependant, l'informel reste un aspect complexe à aborder.
Une grande partie de cette économie parallèle est constituée de collecteurs informels qui récupèrent des matériaux recyclables dans les décharges et les revendent à des prix compétitifs sur le marché. Cette activité informelle est souvent perçue comme une source de revenus indispensable pour de nombreuses familles, en particulier dans les zones urbaines défavorisées. Malheureusement, cette pratique informelle comporte des risques importants pour la santé et l'environnement. Les collecteurs informels travaillent souvent dans des conditions dangereuses, exposés à des substances toxiques et à des risques d'accident.
De plus, cette activité contribue à maintenir un système de gestion des déchets inefficace, décourageant les investissements dans des infrastructures modernes et freinant les progrès vers une économie circulaire plus durable. Face à cette réalité complexe, les autorités marocaines cherchent à trouver un équilibre entre l'application de la loi et le soutien aux collecteurs informels pour une transition vers des emplois formels et des pratiques de valorisation des déchets plus sûres et plus durables.
Des programmes de sensibilisation et de formation sont mis en place pour aider les collecteurs informels à acquérir de nouvelles compétences et à s'intégrer dans des chaînes de valeur légales et sécurisées. Cependant, le chemin vers une gestion des déchets efficace et durable reste semé d'obstacles. Il est crucial que les différentes parties prenantes, y compris le gouvernement, le secteur privé et la société civile, travaillent ensemble de manière collaborative pour relever ce défi complexe et transformer le secteur de la valorisation des déchets au Maroc. Seule une approche intégrée et holistique permettra de surmonter les défis de l'informel et de promouvoir une gestion des déchets respectueuse de l'environnement et socialement équitable.