Le Programme national d’économie d’eau dans le domaine agricole et l’approvisionnement en eau d’irrigation, articulé autour de quatre composantes, est doté d'un budget global de 14,7 Mds de DH.
Il entend passer à la vitesse supérieure sur le goutte-à-goutte.
Par Momar Diao
La cérémonie de signature de la Convention-cadre pour la réalisation du Programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020-2027, présidée récemment par le Roi Mohammed VI et qui mobilise des investissements de l’ordre de 115,4 Mds de DH, était l’occasion pour Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural, et des Eaux et Forêts, de détailler le volet afférent à l’économie d’eau dans le domaine agricole et l’approvisionnement en eau d’irrigation.
D’après le ministre, le Programme inhérent au secteur agricole portera sur 510.000 hectares et profitera à 160.000 personnes. Précisons d’emblée que le Programme national d’économie d’eau dans le domaine agricole et l’approvisionnement en eau d’irrigation qui s'articule autour de quatre composantes, est doté d'un budget global de 14,7 Mds de DH (MMDH).
De façon prioritaire, l’accent sera mis sur la poursuite du Plan national d'économie d'eau en irrigation pour un coût de 9,5 MMDH. L’initiative vise la conversion des systèmes d’irrigation traditionnels en systèmes d’irrigation goutte-à-goutte.
Pour rappel, le lancement du Plan Maroc Vert (PMV) a permis de porter à 585.000 hectares les superficies équipées en système d’irrigation goutte-à-goutte, avec à la clef un impact positif pour plus de 100.000 agriculteurs. Aziz Akhannouch a révélé qu’il est prévu d'équiper une superficie additionnelle de 350.000 hectares de ce système d'irrigation à l’échelle nationale. L’objectif est de porter les superficies équipées en goutte-à-goutte à près de 940.000 hectares à l'horizon 2027. Ce qui engendrera une économie annuelle de plus de 2,5 milliards m3, soit deux fois la capacité de l’imposant barrage Bin El Ouidane.
Préservation de la plaine de Saïss
La deuxième composante du programme présenté par Aziz Akhannouch concerne la poursuite du projet d'aménagement hydroagricole pour la sauvegarde de la plaine de Saïss, irriguée à partir de la nappe phréatique dont le niveau accuse une baisse continue. Le déficit enregistré dans la nappe phréatique est estimé à 100 millions de m3 par an.
L’initiative permettra ainsi la sauvegarde de près de 30.000 hectares de terres irriguées dans la plaine de Saïss, et ce à travers la construction d'un canal d'approvisionnement et un réseau de distribution d'eau alimenté à partir du barrage M'dez. Cette composante est de nature à préserver les investissements privés existants. Ces derniers dépassent les 4 MMDH. L’initiative améliore également les revenus des agriculteurs, tout en créant plus de 3.000 emplois fixes.
Secteurs précaires
La troisième composante est inhérente au développement et à la modernisation des petites et moyennes hydrauliques, notamment dans les secteurs précaires.
Le Plan Maroc Vert a permis l'augmentation des revenus d'environ 80.000 petits agriculteurs, l'encadrement des agriculteurs dans le cadre des associations d'usagers des eaux d'irrigation, ainsi que la création de plus de 7.000 nouveaux postes d'emploi. A ce titre, un programme supplémentaire portant sur toutes les régions du Royaume, doté d'une enveloppe budgétaire de 1,7 MMDH a été élaboré. Celui-ci touche essentiellement les secteurs précaires et les petits agriculteurs (moins de 2 hectares), avec l’ambition d’améliorer la situation sociale de ceux-ci.
Précisons enfin que l'aménagement d'une superficie de 100.000 hectares à travers la restauration et la modernisation des canalisations d'irrigation, est également prévu.