Le Maroc, à l’instar des autres pays, participe à l’opération «Earth Hour, une heure pour la planète». Les Marocains sont appelés à éteindre symboliquement les sources de lumière les moins nécessaires le samedi 28 mars 2015, entre 20h30 et 21h30.

Les conséquences du changement climatique pèsent de plus en plus sur la planète. Les défenseurs de l’environnement ne cessent de tirer la sonnette d’alarme sur la nécessité de prendre des décisions urgentes au niveau mondial pour au moins maintenir le réchauffement climatique en deçà de 2°C. En attendant la mobilisation de la communauté internationale pour trouver des solutions sérieuses à ce phénomène qui menace nos vies et celles des générations futures, certaines actions, aussi modestes soient-elles, peuvent avoir un impact très important sur le globe, particulièrement lorsqu’elles sont menées au même moment par plusieurs personnes.

On cite parmi ces actions, l’«Earth Hour» (Heure de la terre), une manifestation annuelle qui est organisée le dernier samedi de chaque mois de mars. L’objectif de cet acte qui consiste à éteindre la lumière et débrancher les appareils électriques non essentiels pour une durée d'une heure, est de promouvoir l'économie de l’énergie, et par conséquent, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la lutte contre le réchauffement climatique. Initiée par le World Wildlife Fund (WWF), cette démarche est aussi un message fort pour sensibiliser le grand public à l’atténuation du changement climatique.

Le Maroc, à l’instar d’autres pays, participe depuis quelques années, à cette manifestation, réitèrant son engagement à la lutte contre le réchauffement climatique.

Cette année, et précisément le 28 mars 2015, l’événement est organisé par l’association Ribat Al Fath pour le développement durable, en collaboration avec l’Université internationale de Rabat, représentée par le club UIR énergie, et le ministère délégué chargé de l'Environnement. La célébration de cette manifestation se déroulera à l’Université Internationale de Rabat. Nous sommes tous appelés à jouer le jeu pour que la lutte contre le gaspillage de l'électricité, de l’eau et de toutes les formes d'énergie soit ancrée dans nos habitudes. Alors, faisons ensemble preuve de civisme en éteignant symboliquement les sources de lumière les moins nécessaires, entre 20h30 et 21h30.

L'oeil de l'expert

Participons tous à Earth Hour

Jusqu’en 2008, les ministres en charge de la politique énergétique dans les gouvernements marocains qui se sont succédé, étaient tous «obsédés» par la sécurité d’approvisionnement du pays à partir des importations. A cette date, une femme, Amina Benkhadra, qui mérite la reconnaissance de tous les Marocains, a osé dépasser cette obsession en établissant et en faisant approuver, par le gouvernement et par SM le Roi, une nouvelle politique publique intégrée en matière d’énergie, où les énergies renouvelables (ER) et les actions d’efficacité énergétique ( EE) occupent la place qu’elles méritent.

La stratégie définie prévoit de développer les ER en installant, avant 2020, une capacité de production de 6.000 MW partagée à parts égales entre les énergies solaire, éolienne et hydraulique. Cette infrastructure, qui représente 42% de la puissance de production électrique installée, doit générer une forte économie des énergies fossiles utilisées (2,5 Mn de tonnes d’équivalent pétrole Tep) et une forte diminution des gaz à effet de serre (GES) émis (9,5 millions de tonnes équivalent CO2 : TeCO2). La création de 13.000 emplois et l’amélioration de la compétitivité des entreprises s’ajoutent aux effets économiques et environnementaux précités. 

La stratégie prévoit également d’inciter tous les secteurs consommateurs d’énergie à améliorer leur EE en introduisant des techniques de production propres devant minimiser leurs consommations. L’objectif recherché étant d’atteindre un niveau de réduction de 12%, en 2020, et de 15% en 2030.

La stratégie élaborée comporte également tous les leviers de mise en oeuvre nécessaires en termes d’arsenal juridique et réglementaire, d’institutions, d’instruments économiques et financiers…

A l’heure actuelle, le secteur énergétique peut être caractérisé par les indicateurs suivants : la demande en énergie électrique est de près de 30 Twh (30 milliards de Kwh) avec une forte augmentation annuelle de 8,8% ; la puissance de production installée est de l’ordre de 6,5 millions de Kwh permettant d’approvisionner pratiquement toutes les régions du pays, milieu urbain et milieu rural compris ; la promulgation des textes juridiques de base ; la création de certaines institutions comme l’Agence marocaine pour l’énergie solaire (Masen) et l’Agence nationale pour le développement des énergie renouvelables et l’efficacité énergétique (Aderee) ; le lancement de la décompensation des produits énergétiques…Ce constat permet d’affirmer que la mise en oeuvre de la stratégie retenue est sur la bonne voie. Toutefois, des améliorations sont souhaitables : rattraper le grand retard enregistré au niveau de la composante d’énergie hydraulique ; lancer la mise en oeuvre effective de la politique de l’EE élaborée par l’Aderee dans tous les secteurs industriels concernés ; définir et mettre en oeuvre les mesures permettant le raccordement des sources de moyenne et basse tensions ; organiser le secteur des études énergétiques pour mener à bien les études d’impact des projets à lancer et des audits des unités industrielles existantes ; achever la mise en place de la politique de la décompensation, et améliorer le système de gouvernance afin d’instaurer une meilleure synergie entre les différents opérateurs concernés. Je voudrais saluer ici l’implication de certaines ONG dans la politique de l’énergie. Je cite, à titre d’exemple, l’organisation de plusieurs manifestations prévues le 28 mars prochain pour fêter l’opération Earth Hour 2015 (l’heure de la Terre), qui consiste à éteindre la lumière de certains bâtiments bien visibles afin de sensibiliser le grand public à éviter le gaspillage de l’électricité. A Rabat, l’association Ribat Al Fath pour le développement durable, le ministère délégué chargé de l’Environnement et l’Université internationale de Rabat se sont associés pour fêter l’événement au siège de cette dernière, à partir de 20 h.

On vous dit : Participons tous à Earth Hour pour économiser l’énergie et sauver la planète du réchauffement climatique. 

Conseils pratiques

«Pique-niquez» sans dégrader

Avec l’arrivée du printemps, la forêt devient la destination favorite des familles marocaines. Cependant, le paysage n’est pas toujours agréable à voir. Entre les draps attachés aux arbres pour délimiter l’espace de chaque famille, les barbecues sauvages, les petites bonbonnes de gaz ou encore les marchands ambulants, la forêt se transforme, le temps d’une journée, en un camp de réfugiés. Et pourtant, il est possible de profiter du beau temps et de la nature tout en respectant l’environnement ainsi que les autres pique-niqueurs. Voici quelques conseils pratiques pour réussir votre pique-nique : évitez d’allumer le feu aux pieds des arbres ; n'utilisez pas les assiettes et couverts jetables dont le coût pour l'environnement est élevé ; apprenez à vos enfants à respecter la faune et la flore ; pensez à nettoyer votre place et à ramasser tous vos déchets…

Lamiae Boumahrou