A la COP16, le Maroc a réitéré son appel à une mobilisation accrue des parties prenantes, l’adoption de mécanismes financiers novateurs et au transfert équitable de technologie.
Par Désy M.
Le Maroc est prêt à jouer un rôle actif à la COP16 de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, qui se tient du 2 au 13 décembre 2024 à Riyad, en Arabie Saoudite. Placé sous le thème «Notre terre, notre avenir», ce sommet réunit 197 pays pour discuter de solutions innovantes face à un défi global. La délégation marocaine, avec à sa tête Abderrahim Houmy, Directeur général de l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), présente dans son pavillon les succès de la stratégie nationale et explorera des partenariats internationaux pour accélérer l’action climatique.
Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), les sécheresses dans le monde coûtent près de 300 milliards d’euros par an, affectant plus d’un milliard de personnes. En Afrique, ce fléau touche 45% du continent, avec 65% des terres déjà dégradées et des pertes annuelles estimées à 68 milliards de dollars. La désertification et la dégradation des terres, amplifiées par les effets des changements climatiques, représentent un défi majeur pour de nombreux pays de la région MENA.
Face aux défis, le Royaume réagit
Au Maroc, les sécheresses récentes ont aggravé l’érosion des sols et accentué les pressions sur les ressources en eau, menaçant la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des populations rurales. Pourtant, sous le leadership du Roi Mohammed VI, le pays s’est érigé en modèle régional de résilience, grâce à des initiatives ambitieuses et une vision intégrée de la durabilité. Au cœur de l’effort marocain, figure une série de stratégies nationales, notamment «Forêts du Maroc 2020-2030», qui vise à protéger et restaurer les ressources naturelles tout en renforçant la résilience des écosystèmes vulnérables. Parallèlement, le plan «Génération Green» met l’accent sur une agriculture durable et une gestion intelligente des ressources en eau, deux piliers essentiels pour faire face à la désertification.
En effet, une régulation efficace de l'eau, du sol et de l'énergie demeure essentielle pour garantir l'accès des générations futures à ces ressources. De ce fait, la protection du patrimoine naturel, de la biodiversité, des forêts, la restauration des écosystèmes, le renforcement de leur résilience ainsi que la lutte contre l’érosion du sol sont mis également au cœur de la politique nationale de lutte contre les changements climatiques, à travers le volet adaptation de la Contribution déterminée au niveau national ainsi que le Plan national stratégique d’adaptation à l’horizon 2030. Les actions du Royaume ne se limitent pas au plan national. La coopération Sud-Sud est devenue une pierre angulaire de la diplomatie climatique marocaine.
Avec des initiatives telles que l’initiative Triple A pour l’adaptation de l’agriculture africaine ou encore les Commissions climatiques dédiées au Sahel et au Bassin du Congo, le Maroc s’illustre comme un acteur clé dans la mobilisation internationale contre la dégradation des terres. Intervenant en septembre dernier à l'occasion de la 10ème Session extraordinaire de la Conférence des ministres africains de l’environnement (CMAE), Abdelmalek Kettani, ambassadeur du Royaume du Maroc en Côte d’Ivoire, avait rappelé que «le Maroc s’est très tôt engagé pour préserver et restaurer ses écosystèmes environnementaux, notamment à travers la ratification de la plupart des accords environnementaux multilatéraux et leur déclinaison dans ses politiques et programmes de développement socioéconomiques».
En participant à ce sommet, le Maroc réitère son appel à une mobilisation accrue des parties prenantes, à l’adoption de mécanismes financiers novateurs et au transfert équitable des technologies. Rappelons qu’en marge de cette COP16, se tient également le «One Water Summit», initiative menée par l'Arabie Saoudite en partenariat avec la France, le Kazakhstan et la Banque mondiale, pour débattre de la pénurie d'eau dans le monde. Le Roi Mohammed VI y est représenté par le chef de gouvernement Aziz Akhannouch, accompagné du ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka.