Malgré une année agricole difficile, la filière sucrière a enregistré une hausse de 19% par rapport au précédent exercice grâce à la stratégie d’adaptation de l’écosystème sucrier face aux défis du changement climatique.
A l’horizon 2020, la filière compte redoubler d’effort en vue de réduire de 20% supplémentaires son empreinte carbone.
Si l’intégration de la composante environnementale dans le businessplan s’est aujourd’hui imposée aux entreprises marocaines (grande majorité), eu égard au contexte actuel marqué par l’accélération du changement climatique, il n’en est pas de même pour certaines entreprises qui ont été avant-gardistes dans ce domaine. C’est le cas de Cosumar qui, prenant en compte les risques du changement climatique, a pu tirer son épingle du jeu. Cette prise de conscience précoce a permis au secteur, qui dépend totalement du climat, de minimiser les dégâts, voire même tirer profit du contexte. C’est ce qu’a confirmé Mohamed Fikrat, PDG de Cosumar, lors d’une journée, dédiée à la stratégie d’adaptation de l’écosystème sucrier face aux défis du changement climatique.
Une rencontre à laquelle ont assisté environ 450 personnes (représentants des pouvoirs publics, acteurs de l’écosystème sucrier, société civile…) pour échanger sur les réalisations en matière de préservation de l’environnement et les défis qui restent à relever à l’horizon 2020. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le PDG de Cosumar est satisfait des résultats réalisés, fruits des efforts déployés par la filière en matière d’adaptation et de lutte contre les changements climatiques.
«Depuis plusieurs années, nous travaillons dans un cadre de concertation et de coordination efficace et harmonieux permettant de réaliser des avancées significatives année après année de notre filière sucrière. Une filière devenue un modèle de chaîne de valeur intégrée et d’organisation interprofessionnelle dans le cadre du Plan Maroc Vert», explique le PDG de Cosumar. En effet, malgré une année agricole difficile, la filière a enregistré des performances exceptionnelles, avec la production de 600.000 tonnes de sucre blanc, soit une hausse de 19% par rapport à l’exercice précédent. «Ces résultats sont d’autant plus remarquables que tous les indicateurs relatifs à la productivité, comme la hausse du rendement de sucre à l’hectare qui a atteint cette année une moyenne de 12 tonnes/ hectare, sont le fruit des efforts consentis en termes d’investissements financiers, humains et d’engagements pour atteindre l’excellence opérationnelle dans tous les niveaux de notre chaine de valeur», a précisé Mohamed Fikrat non sans fierté.
L’engagement de la filière sucrière dans l’adaptation au changement climatique ne date pas d’hier. En effet, depuis plus de 10 ans, l’écosystème s’est engagé dans un processus de mobilisation des différents partenaires vers un développement durable pour assurer la pérennité de la filière. Il faut dire que l’enjeu est de taille sachant que le sucre est un produit de première nécessité. Pour cela, il a fallu investir plus de 7 Mds de DH pour la mise à niveau de tout l’écosystème inscrit dans les axes d’une approche RSE.
Un bilan carbone positif
Les résultats de cette stratégie ne se sont pas reflétés uniquement dans le rendement et la production mais également dans la protection de l’environnement avec la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
En effet, l’étude lancée à l’initiative de Cosumar, et réalisée par le bureau Véritas pour l’évaluation de l’empreinte carbone, a révélé qu’en 10 ans la filière sucrière a réduit de 43% son empreinte carbone à fin 2015. Autre élément et non des moindres, les émissions de CO2 de la filière sucrière ne représentent que 0,7% des émissions nationales, ce qui prouve que l’impact de l’activité sur l’environnement reste très limité.
Il ressort également de l’étude que le bilan émission/récupération de carbone est positif puisque l’estimation des rejets carbone est évaluée à 0,525 kg CO2/kg de sucre, alors que les plantes sucrières permettent l’absorption de 0,764 kg CO2/kg de sucre.
Le groupe Cosumar ne compte pas s’arrêter là en matière d'engagement sociétal et environnemental pour garantir la sécurité alimentaire du Maroc, assurer le développement d’une agriculture durable, inclusive et résiliente, accroître la productivité et les revenus des fellahs tout en respectant l’environnement. En effet, dans cette optique, le groupe s’est fixé comme objectif de réduire de 20% supplémentaires l’empreinte carbone de la filière sucrière à l’horizon 2020.
Toutefois, relever ce nouveau défi requiert l’utilisation des nouvelles technologies, de l’énergie verte, l’écoconstruction, des économies importantes en matière de consommation de l’eau…
L. Boumahrou