L’Association Ribat Al Fath pour le développement durable (RAF) a prévu d’organiser une série de rencontres pour contribuer à la réussite de la COP22. Plus de 300 personnes ont pris part à la première rencontre, dont Hakima El Haïté et Driss El Yazami.
L’Association Ribat Al Fath pour le développement durable (RAF) a prévu d’organiser une série de rencontres pour contribuer à la réussite de la COP22. Plus de 300 personnes ont pris part à la première rencontre, dont Hakima El Haïté et Driss El Yazami.
La réussite de l’organisation de la COP22 repose sur la mobilisation de toutes les composantes de la société marocaine, entre autres, la société civile. C’est dans cette optique que le Club de l’environnement de l’Association Ribat Al Fath pour le développement durable (RAF) a prévu d’organiser 8 rencontres ouvertes au public, et ce confor-mément à ses engagements. L’objectif de ces rencontres, qui se tiendront tous les 2èmes mercredi de chaque mois, est de renforcer l'adhésion de l’opinion publique. La première rencontre, qui s’est tenue récemment en présence de la ministre déléguée char-gée de l’Environnement, Hakima El Haïté, a permis de dresser le bilan de la COP21 afin de tirer les enseignements pour la préparation de la COP22. Une rencontre qui a mobilisé plus de 300 personnes dont une majorité d'ONG. Lors de son intervention, la ministre a rassuré les participants sur la capacité du Maroc à organiser une telle manifestation d’envergure, et à réussir le principal objectif qui lui est assigné, celui de la déter-mination des mécanismes de mise en oeuvre des principes retenus par l’Accord de Paris, dont ceux relatifs au suivi, à l’évaluation et à la transparence. La question de fédérer toutes les composantes de la société est revenue en force lors de cette ren-contre, très riche en partage. Les participants ont insisté sur ce point qui constitue la clé de voûte de la réussite de la COP22. «Madame la ministre a été sensible aux propo-sitions des participants relatives à la nécessité d’impulser, d’une part, la mobilisation générale de toutes les parties prenantes au Maroc, dont notamment les médias et les institutions de la recherche, et d’autre part, la traduction de toutes les stratégies, plans d’action et lois, en actions concrètes sur le terrain pour améliorer les condi-tions de vie des citoyens dont en particulier les couches les plus vulnérables», a rapporté Abdelhadi Bennis, président de l’Association RAF. Présent également à cette ren-contre, Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), a, pour sa part, souligné que le défi climatique pla-nétaire, discuté lors de la COP21 à Paris, n’est pas un simple sujet technique de gestion de l’eau, de la biodiversité, de l’énergie… , mais celui du mode de vie de la communauté humaine, qui appelle à l’adoption de nouvelles valeurs plus compatibles pour un équilibre durable entre la nature et l’homme. «Le défi climatique étant plané-taire, ces nouvelles valeurs doivent revêtir un caractère universel impliquant, dans un cadre de convergence globale, l’ensemble des pays et groupes de pays dans le monde entier, malgré la diversité de leurs données spéci-fiques et de leurs intérêts souvent divergents. C’est dans ce cadre de tournant des valeurs humaines que doit se dérouler la COP22 de Marrakech», a-t-il souligné.
Brève
Le Maroc marque l’histoire de la Semaine verte de Berlin
Le Royaume a récemment participé à l’édition 2016 de la Semaine verte internationale de Berlin. C’est la première fois dans l’histoire de cet évènement, qui fête cette année ses 90 ans d’existence, qu’un pays non-européen y participe. La Semaine verte internationale de Berlin est la plus grande foire mondiale consacrée à l’alimentation et à l’agriculture. Le pavillon marocain a été inauguré par Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem en présence de plusieurs personnalités marocaines et allemandes. Réparti en quatre zones principales, ce pavillon a montré la plu-ralité de l’offre agricole du Royaume et la grande diversité de ses paysages : le littoral, le désert, les montagnes et les plaines.
L'oeil de l'expert
Le Maroc : une capacité exemplaire d’anticipation
La question des c h a n g e m e n t s climatiques a été soulevée au niveau internatio-nal depuis déjà le milieu des années 50. Les débats et les alertes des scienti-fiques se sont accen-tués durant les années 60. Feu Hassan II, contrairement à de nombreux autres Chefs d’Etat, avait bien perçu le message des scienti-fiques et les menaces du stress hydrique qui pèsent sur la planète tout entière, et sur notre pays en particu-lier. Il avait alors lancé un vaste programme de construction de barrages pour stocker les eaux de pluie et assurer l’approvisionnement des différents utilisateurs dont en particulier les citoyens qui ont besoin d’eau potable. Grâce à cette vision lointaine, le Maroc dispose actuellement d’environ 140 barrages pouvant stocker quelque 20 milliards de m3 d’eau. Ce faisant, le Maroc a donc anticipé sur la Déclaration de l’Assemblée générale des Nations unies et le Conseil des droits de l’Homme, adoptée en 2010, intégrant le droit à l’eau. En 1995, après le Sommet mondial de la terre en 1992 à Rio de Janeiro (Brésil), le Maroc a consolidé aussi ses efforts en adoptant une nouvelle loi sur l’eau. L’effort de lutte contre le changement climatique a été poursuivi par le Roi Mohammed VI qui a, de son côté, anticipé en optant pour son intégration dans le cadre du développement durable, regroupant à la fois les valeurs économiques, humaines et environnementales, alors que la communauté internationale continue jusqu’à aujourd’hui de tergiverser sur les modalités de mise en oeuvre de la Convention mondiale sur le changement climatique et du concept du développement durable. La capacité d’anticipation du Souverain se retrouve également dans le lancement, en 2008, de la stratégie des énergies renouvelables qui vise l’édification de centrales ayant une puissance de 6.000 MW d’éner-gies solaire, éolienne et hydraulique. En participant à la COP21 à Paris, le Maroc a été conforme par rapport à la mise en oeuvre des Conventions mondiales. Mieux que cela, il a été reconnu comme un modèle de lutte contre les changements climatiques. C’est d’ailleurs l'une des raisons ayant facilité son choix pour abriter la COP22 à Marrakech en novembre 2016. La société civile marocaine considère ce choix comme une opportunité, non seulement pour mieux faire connaître le modèle marocain, mais aussi pour le parfaire en mettant davantage en pratique, sur le ter-rain, le concept du développement durable dans toutes ses composantes, notamment celles relatives au droit à un environnement sain, tel que stipulé dans la nouvelle Constitution. La volonté de mettre en oeuvre le principe de la régionalisation est une autre preuve tangible de la volonté du Maroc d’aller de l’avant.
Bio express : Aouissa Salek, du Réseau des Associations de Khnifiss (Province de Tarfaya), et membre de l’Alliance Marocaine pour le climat et le développement durable (AMCDD).
Lamaie Boumahrou