Des centaines d’évènements ont lieu en parallèle de la COP21 qui se tient jusqu’au 11 décembre à Paris. La société civile est présente en force à ce débat climatique international. Les acteurs jouent le jeu pour sensibiliser davantage.
Chaque jour se tiennent des centaines d’évè-nements en marge de l'événement, certains organisés dans le cadre même de la forteresse de COP21, bien encadrée par les vigiles de l’ONU, d’autres au Bourget dans l’espace situé immé-diatement aux abords de la COP21, «Génération climat» ouvert au public. Les évènements parallèles abordent les changements climatiques dans toutes leurs particularités, qu’il s’agisse de la terre, de l’océan, de la faune, des populations autochtones, des territoires, des innovations tech-nologiques ou des législations, pro-posant des études de cas, des histoires de succès ou faisant appel à la solidarité à travers conférences, ateliers, débats, et expositions artis-tiques. La société civile s'active car elle a compris l’importance de l’en-jeu que traverse notre planète. Rien qu’aux Etats-Unis, en un an, 800 catastrophes naturelles ont eu lieu. Avec 2°C de réchauffement, nous courons le risque d’une montée des eaux au Royaume-Uni ou dans une ville comme New York... L’heure est donc à la mobilisation et chacun peut décider comment s’inscrire dans la dynamique présente. Les délégations et les ONG de tous les pays représentés proposent chaque jour différentes thématiques faisant intervenir des spécialistes au grand bénéfice des participants. «Le temps où seuls les ministres de l’Environnement s’entretenaient au sujet des changements climatiques est bel et bien révolu. La commu-nauté des affaires a compris que la révolution énergétique qui a com-mencé, fait apparaître d’immenses nouvelles opportunités», a déclaré Hakima El Haité, ministre déléguée chargée de l’Environnement. En dehors du Bourget, d’autres sites accueillent de nombreux évè-nements autour des changements climatiques : Le Grand Palais, Place to B, Montreuil… c’est la ville toute entière qui s'agite pour le climat. Les artistes et stars apportent, eux aussi, leur contribution en facilitant la com-munication au plus grand nombre. Ainsi, de nombreuses expositions de photographies, mais aussi des sculptures et des tableaux sont visibles, aidant ainsi à sensibiliser tout un chacun et accélérant la prise de conscience.
Le business de haut niveau se mobilise pour le Climat
De nombreuses créations avec des matériaux recyclés sont également exposées, inspirant le visiteur à développer une attitude où le gaspil-lage n’a plus raison d’être. Le monde du business est éga-lement fortement représenté. Un grand évènement s’est déroulé durant 2 jours au Stade de France, le «Sustainable Innovation Forum», inauguré par la ministre déléguée chargée de l’Environnement du Maroc, Hakima El Haité, avec la par-ticipation d’hommes et de femmes d’affaires du monde. Le secteur privé a en effet pris conscience de l’émergence de nombreux nouveaux marchés et les entrepreneurs vision-naires partagent ce qui caractérisera la révolution énergétique en cours. «Le G20 a introduit la finance cli-matique et nous Etats, devons à présent trouver de la cohérence. Les secteurs privés nous ont peut être devancés, les centrales à char-bon ne peuvent pas être financées au même taux que les centrales solaires. Aujourd'hui, tout le monde a pris conscience de deux choses : aucun lieu sur la planète n'est à l'abri des dérèglements climatiques, et chacun commence à réaliser que relever le défi climatique peut être une très bonne chose pour accélérer la croissance, sortir de la pauvreté, ou encore acquérir une indépen-dance énergétique», a indiqué la ministre. Et d’ajouter, qu’il faut des règles, des contraintes et des bonus, comme en France, pour susciter des changements de comportement en précisant que le monde est en train de vivre un véritable changement de civilisation. La transition ne peut pas se faire sans les industriels et des innovations de rupture. Tous les participants soulignent l’urgence d’une prise de conscience et d’un changement des mentalités et des comportements. «Plus nous reporterons, plus le coût sera élévé, et personne ne sera épargné car les changements climatiques n’ont pas de pays, pas de frontières, pas de religions», a affirmé Ségolène Royal, ministre française de l’Ecolo-gie. Tout le monde doit y participer. L’Afrique, qui est loin d’être un grand émetteur, subit 80% des effets du réchauffement climatique. Un pays qui est confronté aux catastrophes du réchauffement climatique est un pays qui souffre et qui migre avec tout ce que cela suppose comme difficultés et violences pour les migrants comme pour les pays d’accueil.
Ce qu’ils ont dit sur le climat
Sean Penn,acteur, réa-lisateur, et scénariste américain : «Nous vivons un temps où nous n'avons plus le choix. Nous avons des certitudes. Le temps des illusions a cédé la place au temps de l'action».
Leonardo di Caprio,acteur, scénariste et producteur de cinéma américain : «Nous n'avons plus beaucoup de temps, les leaders du monde sont ici, à Paris, pour finaliser un accord global et répondre à la menace réelle que représente le changement climatique pour notre planète. Lors des précédentes réu-nions, ils ne sont pas parvenus à un accord, mais cette fois-ci, ils sont contraints d’y parvenir. Le changement climatique est la menace la plus fondamentale pour notre espèce. Les conséquences sont inimagi-nables et, pire encore, cela peut rendre notre planète invivable. Notre avenir ne sera prospère et juste que lorsque nous nous débarrasserons de l'emprise des énergies fossiles».
Robert Redford,acteur et réalisateur américain, a exposé son point de vue à Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations unies, ainsi qu'aux 200 représentants des pays membres de l'organisation. «Nous en avons assez. Assez de l'élévation du niveau de la mer, assez de l'expansion des déserts et de la chaleur étouffante, assez des inondations, des feux et des tempêtes. Nous avons enfin l'opportunité de nous unir et de fournir un effort commun. Chaque jour au cours duquel nous n'agissons pas, le problème s'accentue et le coût de l'inac-tion augmente».
Renault/COP21 : Lancement d’une application intelligente
À l’occasion de la COP 21, le construc-teur Renault a signé un accord avec le fournisseur d’énergie Eneco. Renault pro-pose ainsi aux uti-lisateurs néerlandais de Zoe une appli-cation de recharge intelligente. En effet, en s’associant au fournisseur d’énergie Eneco, le construc-teur automobile a développé une appli-cation de recharge intelligente qui per-met aux usagers de recharger leurs bat-teries lorsque l’élec-tricité est moins chère. Une applica-tion qui établit un lien direct entre le véhi-cule électrique et la production d’énergie renouvelable puisque l’énergie utilisée pour charger provient de sources durables.
D.N.E.S. à Paris, Laura Agroum