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Climat : Après l'euphorie, la désillusion

Climat : Après l'euphorie, la désillusion

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Dès que les rideaux de la grand-messe climatique sont tombés, la mobilisation de la communauté internationale s’est relâchée. François Hollande met en garde le nouveau président américain.

 

Le post-COP22 s’avère plus calme contrairement à l’après-COP21. Force est de constater que l’on parle de moins en moins de climat. Effet Trump ou simple relâchement après deux années intenses de négociations climatiques ? Ce qui est sûr, c’est que dès que les rideaux de la grand-messe climatique sont tombés, la mobilisation de la communauté internationale s’est relâchée. Un relâchement qui inquiète ceux qui ont milité pendant plusieurs années pour mettre en accord toute la communauté internationale sur la nécessité de passer du discours à l’action.

«Je vois resurgir le fameux climatoscepticisme qui ne peut que freiner cette dynamique au moment où nous avons besoin de l’encourager, de la dynamiser et de l’accélérer», a récemment déclaré le militant écologique Nicolas Hulot. En effet, avec ce ralentissement, la suite des évènements ne s’annonce pas comme prévu. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le message fort, voire menaçant, que François Hollande, président de la République française, a fait passer dans son discours de vœux du nouvel An n’inspire pas confiance. Le président français n’y est pas allé par quatre chemins en rappelant que la France ne permettra pas un retour en arrière en ce qui concerne les avancées climatiques. «Je vous l'affirme, la France ne laissera personne, ni aucun État, fût-il le plus grand, remettre en cause cet acquis majeur de la communauté internationale», a-t-il averti en faisant allusion à Donald Trump qui avait menacé d'annuler l'Accord de Paris.

Un message qui en dit long sur ce qui attend l’humanité à partir de 2017. Pour le Maroc, qui assure la présidence de la COP22 jusqu’à fin 2017, soit avant de passer le flambeau aux îles Fidji lors de la COP23, les choses se compliquent.

C'est pour dire que la tâche s’avère plus lourde pour le Royaume dont la mission durant cette année sera de faciliter le dialogue entre les membres et encourager à la prise de décisions pour atteindre l'objectif fixé de limiter la hausse de température en dessous de deux degrés. Mais pas seulement, puisque l’enjeu sera également de maintenir le cap de la mobilisation et de préserver les acquis climatiques. D’où la question : avec la nouvelle donne mondiale, le Maroc est-il en mesure d’assurer le rôle qui lui a été assigné ?

En attendant de voir plus clair sur l’avenir de l’Accord de Paris, certains défenseurs de la cause environnementale continuent de militer timidement pour garder au moins cette dynamique qui s’était installée durant les deux dernières années.

Par L. Boumahrou

L'œil de l'Expert : «La terre brûle»

A Rabat, l’heure est aux rencontres des ONG pour faire l’évaluation des résultats de la COP22 et déterminer les axes d’intervention dans les années à venir. L’Association Ribat Al Fath a ouvert le débat en organisant une rencontre avec des intervenants directement impliqués dans la COP de Marrakech. Indépendamment des divergences dans l’évaluation des résultats de la Conférence et dans les détails relatifs aux actions à entreprendre, je voudrais partager avec les lecteurs au moins quatre de mes convictions sur ce qu’il y a lieu d’entreprendre. Je pense que tous les Etats et tous les acteurs doivent opter clairement pour le concept du développement durable et le programme y afférent, promulgué en 2015 par l’ONU pour 2030. Ce concept constitue le cadre général et n’exclut pas les autres formes d’action telles que «l’économie verte» ; «l’économie circulaire»; «l’économie bleue» et bien d’autres. Ma 2ème pensée va à la rapidité de l’action pour limiter la concentration du CO2 dans notre biosphère, non seulement à travers la réduction des émissions, mais également à travers des programmes renforcés pour son absorption par les plantations forestières, fruitières et fourragères et par la technologie du captage industriel. Ma 3ème pensée va, bien sûr, au financement : Je suis convaincu que les pays en voie de développement, comme ceux de l’Afrique, doivent d’une part, compter sur eux-mêmes et donner la priorité à la protection de leurs richesses contre leur pillage illégal et illicite par certaines multinationales et d’autre part, renforcer la coopération Sud-Sud, reposant sur le principe win-win. Ma 4ème et dernière pensée va à la nécessité de moderniser la gestion de l’ensemble des ressources naturelles : Il y a d’abord la recherche, l’innovation, le transfert de technologie, le renforcement des capacités, l’éducation etc.., mais il y a aussi et, surtout, l’amélioration de l’analyse et de la communication par l’adoption et la généralisation des concepts de l’empreinte écologique et la bio-capacité. En organisant la COP22 et en gardant la présidence durant l’année 2017, le Maroc se doit d’être à la hauteur de cette responsabilité historique, et éviter de perdre du temps car la «Terre brûle et appelle au secours».

Par Abdelhadi Benni

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