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Batteries électriques : le Maroc gagne du terrain

Batteries électriques : le Maroc gagne du terrain

Le marché des batteries électriques pourrait générer entre 10 et 15 milliards de dollars par an en Afrique. Le Maroc dispose d’atouts majeurs pour se positionner dans cette chaîne de valeur mondiale.

 

Par Désy M.

Le pays est en passe de devenir un acteur incontournable de la filière des batteries électriques, un secteur clé pour la transition énergétique et la mobilité durable. Grâce à un écosystème automobile compétitif, des ressources naturelles stratégiques et une volonté politique affirmée, il s’impose comme un pôle majeur dans la chaîne de valeur des véhicules électriques. En mars 2024, le Maroc a franchi une étape significative en lançant son écosystème dédié aux batteries électriques.

Une convention d'investissement de 3 milliards de dirhams a été signée avec le groupe chinois BTR New Material Group pour la construction d'une usine de production de cathodes, un composant essentiel des batteries électriques. Cette usine, dotée d'une capacité annuelle de 50.000 tonnes, devrait générer plus de 2.500 emplois.

Parallèlement, des projets d'envergure sont en cours, notamment le lancement d’une gigafactory de batteries électriques à Kénitra mené par le groupe sino-européen Gotion High-Tech et l'alliance CNGR-Al Mada, visant à produire des composants clés pour les batteries lithium-fer-phosphate (LFP). Ce projet, premier du genre dans la région MENA, représente un investissement de 14 milliards de dirhams et devrait créer 17.000 emplois directs et indirects. Il s’intègre dans un écosystème plus large, combinant production de batteries pour véhicules électriques et stockage d’énergie. Ces initiatives renforcent l'indépendance industrielle du pays et sa position sur le marché mondial des véhicules électriques.

Un marché en forte croissance

Selon un rapport du programme Manufacturing Africa, le marché des batteries électriques pourrait générer entre 10 et 15 milliards de dollars par an en Afrique. Le Maroc dispose d’atouts majeurs : un écosystème automobile robuste, des ressources naturelles stratégiques comme le cobalt et le phosphate, des accords de libre-échange facilitant l’exportation vers l’Europe et les États-Unis, ainsi qu’une maind’œuvre qualifiée et des infrastructures modernes.

«Le Maroc est en train de structurer une industrie des batteries électriques qui ne repose pas uniquement sur l’assemblage, mais sur une approche intégrée incluant l’extraction, la transformation des matières premières et la production de composants stratégiques. C’est cette intégration qui fait notre force et qui nous permet de nous imposer sur ce marché hautement concurrentiel», a déclaré Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, lors du Green Impact Expo Summit. Il a également réitéré cette ambition du Royaume d’intégrer l’ensemble du processus industriel, en affirmant que le Maroc sera bientôt l’un des rares pays au monde à maîtriser l’ensemble du cycle de production des batteries électriques, de l’extraction des matières premières à l’assemblage des véhicules.

«Nous serons le seul pays de la région euro-africaine capable de produire un véhicule électrique de la mine à la voiture. C’est une ambition qui nous permettrait de tripler nos exportations d’ici 2030-2032 et de doubler les emplois industriels liés à l’automobile», affirme-t-il. La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) avait anticipé cette transition dès 2020- 2021 à travers une étude approfondie. Selon Assia Benhida, présidente de la Commission développement durable, la mobilité électrique ne peut se développer sans une infrastructure adéquate, des incitations fiscales et une gouvernance multipartite : «Il s’agit de créer une véritable filière industrielle, incluant la production, le recyclage des batteries et l’installation de bornes de recharge».

La position stratégique du Maroc attire des investissements étrangers, notamment de la Chine, qui voit le Royaume comme une porte d'entrée vers les marchés européens et africains. En 2023, les échanges commerciaux entre le Maroc et la Chine ont atteint près de 8 milliards de dollars, avec des projets significatifs dans la fabrication de batteries électriques évalués à près de 10 milliards d'euros.

L’implication d’acteurs chinois tels que Gotion High-Tech, CNGR et BTR New Material Group témoigne de la confiance accordée au Maroc et de la pertinence de sa stratégie industrielle. Avec une vision claire et des actions concrètes, le Maroc aspire à devenir le premier pays africain exportateur mondial de batteries électriques d'ici 2030, en ciblant principalement les marchés européens et américains. Cette ambition s'inscrit dans une stratégie globale visant à renforcer la souveraineté industrielle du pays, à créer des emplois qualifiés et à réduire l'empreinte carbone, positionnant ainsi le Royaume comme un leader de la mobilité durable à l'échelle mondiale. 

 

 

 

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