Le retard des précipitations réduit considérablement la visibilité des agriculteurs et du gouvernement sur la campagne agricole 2017-2018. Il faut dire qu’avec un taux de remplissage des barrages à 35,2% à la mi-novembre, le risque d’une année de sécheresse augmente de jour en jour.
Une situation qui remet sur la table le dossier de la construction de l’autoroute de l’eau pour réduire le déficit hydrique ainsi que l’inégalité de l’accessibilité de l’eau entre régions. En dépit de ce constat, le dossier traîne depuis plusieurs années.
Et pourtant, les scientifiques marocains n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme en appelant les pouvoirs publics à agir rapidement. Rappelons que le Maroc est l’un des pays les plus menacés par le stress hydrique. La construction de ces autoroutes n’est plus un choix mais une nécessité pour transférer l’eau des régions pourvues en eau vers celles dépourvues, soit du Nord vers le Sud du pays. Il s’agit du «Schéma national de transfert des eaux des bassins excédentaires vers les bassins déficitaires» qui est toujours en phase d’étude alors que sa conception permettrait de mobiliser pas moins de 850 millions de m3 d’eau du Nord du pays pluvieux vers le sud semi-aride. Un projet de 36 Mds de DH qui consiste en la construction de canaux artificiels d’environ 500 Km.
L’étude toujours en cours devrait évaluer la fiabilité du projet aussi bien sur le plan économique que technique. Eu égard au budget nécessaire à sa réalisation, il est impératif de bien penser tous les aspects du projet. A noter que cette solution ne pourra résoudre qu’une partie du déficit.
Charafat Afilal, ministre de l’Eau, ne dit pas autre chose : l’acheminement de l’eau du Nord ne servira qu’à renforcer l’alimentation en eau potable de Casablanca et ses régions ainsi que pour l’irrigation de la plaine de Tadla, d’Al Haouz ainsi que de Kalâat Sraghna.
En attendant d’y voir plus clair, le Maroc continuera de subir de plein fouet les aléas climatiques qui impactent négativement sa croissance économique. ■
L.B